Déraillement d'un TGV Strasbourg-Paris : «C'était très impressionnant, le train s'est penché d'un coup», témoigne un passager
ACCIDENT•Un dernier bilan fait état de 22 blessés dont un grave. Il s'agit du conducteur du train. Une enquête a été ouverteNils Wilcke
L'essentiel
- Un TGV qui reliait Strasbourg à Paris a déraillé ce jeudi à 7h45 entre Ingenheim et Saessolsheim peu avant Saverne (Bas-Rhin), à une trentaine de kilomètres de la capitale alsacienne. L'accident a fait 22 blessés au total. Le conducteur du train, grièvement blessé, a été héliporté vers l’hôpital de Hautepierre à Strasbourg.
- Trois personnes ont été pris en charge en urgence relative à Saverne. Les dix-huit autres personnes, blessés très légèrement, ont pu quitter le site. Une enquête a été ouverte par le Parquet de Strasbourg.
- « On a subi un gros choc, c’était impressionnant », témoigne auprès de 20 Minutes l’un des passagers du TGV accidenté.
Le choc a été violent pour les passagers du TGV Strasbourg-Paris de 7h19, frappé par un accident ce jeudi matin. Le train était parti à l'heure de la capitale alsacienne à 7h19 avec 348 passagers à bord quand il a été brutalement interrompu à 7h45 par un déraillement entre Ingenheim et Saessolsheim, peu avant Saverne, dans le Bas-Rhin.
Le pronostic vital du conducteur n'est pas engagé
Les causes du déraillement ne sont « pas encore clairement établies », selon le président de la SNCF Jean-Pierre Farandou, qui s'est exprimé lors d'une conférence de presse organisée cet après-midi. Le TGV a percuté un talus qui s'est affaissé sur les voies à cause d'un glissement de terrain sur une dizaine de mètres, a précisé le président de la compagnie ferroviaire. La motrice et les quatre premières voitures du TGV sont sorties des rail.
Le conducteur, grièvement blessé dans l'accident, n'a pas eu le temps d'actionner le freinage d'urgence. Il a été évacué en urgence absolue par l’hélicoptère Dragon 67 vers l’hôpital de Strasbourg-Hautepierre. Il souffrirait d’un enfoncement de la cage thoracique et d’une blessure à la clavicule. Son pronostic vital n'est pas engagé, selon le président de la SNCF. Sur les vingt-un blessés restants recensés par les autorités, trois ont été pris en charge en urgence relative vers Saverne. Les dix-huit autres, blessés très légèrement, ont pu quitter le site.
« On a subi un gros choc, c’était très impressionnant », témoigne Arnaud Schwartz, qui se rendait à Paris pour des raisons professionnelles. « Le train s’est penché d’un coup du côté gauche, ça s’est affaissé, on a senti qu’on avait touché un gros obstacle. Les ballasts ferroviaires ont volé et sont revenus vers les vitres du train ». « On a bien vu que le terrain était gorgé d'eau avec la pluie », indique à 20 Minutes Laurence Rey, une autre passagère qui se trouvait dans la cinquième voiture.
Une enquête ouverte pour « blessures involontaires »
111 sapeurs pompiers, 12 agents du Samu et 58 engins ont été mobilisés pour porter secours et assistance aux victimes, indique la préfecture du Bas-Rhin. Par ailleurs, 102 gendarmes ont également été mobilisés pour sécuriser les lieux et faire les premières constatations. Une enquête pour « blessures involontaires » est ouverte par le parquet de Strasbourg, confiée à la section de recherche de la gendarmerie du Bas-Rhin. La ministre des transports Elisabeth Borne a également diligentée une enquête du Bureau enquête accident.
Une cellule d’urgence médico-psychologique a été déployée sur place pour prendre en charge le personnel de bord et les passagers. Les passagers qui ne sont pas blessés ont conduits en bus vers la salle polyvalente d’Ingenheim. « Il y avait des psychologues, des agents SNCF... tout le monde a été extraordinaire », affirme l'une des passagère, Laurence Rey.
A 13h, ils ont été reconduits en bus à la gare de Strasbourg pour regagner Paris dans un nouveau train qui devrait arriver à Paris à 17h, indique la SNCF. Par ailleurs, la circulation des trains a été déviée dans les deux sens, entraînant des retards. La RD667 est coupée pour permettre l’intervention des secours. Il faudra plusieurs jours pour rétablir la circulation sur les voies concernées, précise la préfecture du Bas-Rhin. En attendant, les TGV circulent sur la voie classique entre Baudrecourt et Vendenheim.