SYNDICATSQuelles nouvelles formes de mobilisation après la grève ?

Réforme des retraites : Quelles nouvelles formes de mobilisation après la grève ?

SYNDICATS« 20 Minutes » a contacté deux syndicats pour évoquer la suite de la mobilisation contre la réforme des retraites
Jean-Loup Delmas

Jean-Loup Delmas

L'essentiel

  • Alors que les grèves des transports touchent à leurs fins, la mobilisation contre la réforme des retraites continue malgré tout.
  • Entre ouverture au dialogue et élargissement des mobilisés, les syndicats adoptent différentes stratégies pour faire perdurer le mouvement.
  • 20 Minutes a contacté l’UNSA et la CGT pour parler des différentes routes prises.

Alors que la grève des transports semble toucher à sa fin, les syndicats l’assurent, la mobilisation n’est pas finie. Trains et métros sont certes de retour, mais la colère contre la réforme des retraites, elle, n’a pas bougé.

Romain Altmann, secrétaire général d’Info’Com-CGT et coordinateur de la Caisse de solidarité, le précise encore une fois : « Ce n’est pas la fin de la mobilisation, mais il faut comprendre qu’après 45 jours de grève, la situation soit compliquée pour certains. » De fait, le syndicat s’oriente vers d’autres formes d’actions, comme les initiatives coups de poing telle la fermeture du Louvre. « C’est le genre d’actions qui ne nécessite que peu de personnes mobilisées et qui a un grand retentissement médiatique ».

Elargir le champ d’action et des personnes mobilisées

Le secrétaire général l’affirme, il n’est pas question « d’opposer les formes », et il y a une réelle volonté à la CGT de continuer « des temps forts, à savoir les manifestations et les grèves. » Mais désormais, le but est aussi d’élargir le mouvement à d’autres secteurs que celui des transports et de la fonction publique. Il cite notamment les avocats et les ports, entrés massivement en mobilisation. « Cet élargissement est utile et nécessaire pour la suite du mouvement », précise-t-il.

Un élargissement tant sur les secteurs professionnels que sur les moyens d’action : « Certains secteurs ne peuvent pas faire grève, on essaie donc de proposer des alternatives moins contraignantes avec le travail : mobilisation le samedi, actions après les heures de travail… » Plus que le nombre de la rue, faire jouer le nombre de secteurs impliqués dans la mobilisation : « Face à un gouvernement sourd, il est important d’impliquer d’autres salariés. »

Manifestation le 24 quand même

Un autre moyen d’action suscitant l’intérêt est d’utiliser les réseaux sociaux et la viralité de certaines vidéos, comme celles des jets d’objets symbolisant la fonction ou certaines chorégraphies réalisées. « Notre mobilisation n’a pas forcément besoin d’être physique », indique Romain Altmann, qui cite notamment la Caisse de solidarité, aujourd’hui à près de trois millions d’euros avec plus de 40.000 personnes ayant participé. « Il s’agit de rendre populaire nos actions et de se faire connaître autrement. La bataille à gagner, c’est avant tout celle de l’opinion publique ».

Même s’il l’avoue, il espère que tout ce beau monde rallié grâce à ces nouveaux moyens mis en place « se mobilise pour la manifestation le vendredi 24 ». Retour aux fondamentaux donc.

Ouverture du dialogue à l’UNSA

Ton différent à l’UNSA. Contacté, le secrétaire général adjoint Dominique Corona explique : « Pour nous, la manifestation ou la grève ne sont pas des fins en soi. Nous n’avons appelé qu’une fois à la manifestation. Le but, c’était d’ouvrir le dialogue. La mobilisation va continuer, mais la discussion avec le gouvernement ou les députés, c’est une mobilisation. »

Une nouvelle phase qui s’ouvre donc, celle de la concertation. Pour le moment, il assure juste que l’UNSA va tout faire pour « engranger le maximum d’acquis sociaux, notamment sur les questions de pénibilité », en citant déjà ceux obtenus lors de précédents dialogues : « Il y a désormais 100 % des droits acquis à la retraite, ce sera la génération 1975 qui sera concernée et non la génération 1963, autant de victoires de l’UNSA et de notre façon de faire. » Même si le secrétaire général adjoint n’exclut pas qu’en cas de désaccord, « des actions reprennent. »