Bas-Rhin : L’inquiétude du président du département face à la jeunesse des délinquants
VIOLENCES•Le président du département du Bas-Rhin dénonce les violences commises par les mineurs de moins de 13 ans, toujours plus nombreuses et s’interroge sur le manque de moyens de notre société pour y répondreGilles Varela
L'essentiel
- Le président du département du Bas-Rhin, Frédéric Bierry, s’inquiète du nombre toujours plus important de délinquants de moins de 13 ans.
- L’élu s’interroge sur le peu de réponse qu’apporte aujourd’hui notre société.
- Prévention, responsabilisation des familles, l’idée de peines « d’actions éducatives de réparations » fait son chemin.
C’est « inacceptable ! ». C’est en ces termes que Frédéric Bierry, président du conseil départemental du Bas-Rhin, a entamé mardi ses propos lors de la présentation des vœux à la presse. « Un coup de gueule » selon ses mots, contre les violences qui ont touchées le département en 2019 et plus particulièrement cellesdu soir de la Saint-Sylvestre. Des mots qui ont d’autant plus de résonance que dimanche soir encore, trois pompiers étaient blessés, dont l’un au couteau, lors d’une banale intervention dans un quartier de Strasbourg.
Mais ce qui inquiète surtout l'élu, c’est la jeunesse des délinquantsqui ont sévit ces derniers temps , de nombreux mineurs de moins de 13 ans même si ce n'est pas l'essentiel des troupes, comme le confirme une source policière, et contre qui « la collectivité semble sans réponse adaptée.»
Des violences de tout ordre
« Ce sont des violences sans précédent auxquelles est confronté le territoire, notamment envers les forces de l’ordre et les sapeurs pompiers, particulièrement la nuit de la Saint-Sylvestre », rappelle l'élu. « S’ils n’avaient pas eu leur casque ils auraient, pour certains, perdu la vie », assure Frédéric Bierry. « Je n’accepterai jamais que l’Alsace soit une terre de violence. »
Ce qui interroge l'élu, qui connaît bien le sujet pour être également co-président du groupe de travail sur la politique publique de protection de l’enfance à l'assemblée nationale, c'est le jeune âge des délinquants, moins de 13 ans, filles comme garçons. « Du coup, ils sont exonérés, ou presque, de responsabilité pénale, au titre de l’ordonnance de 1945», poursuit Frédéric Bierry. « On est aujourd’hui face à une situation grave, qui est profonde, une jeunesse qui s’exprime de plus en plus violemment, et une société qui a du mal à faire face à cette violence. »
Quelles solutions ? Conscient d'un taux de pauvreté qui atteint les 23 % à Strasbourg, le département espère un «accompagnement santé» renforcé. Sans oublier la lutte contre la criminalité, avec « un véritable plan d’action contre la délinquance précoce » assure Frédéric Bierry. Et déjà l'élu pense à des « actions éducatives de réparations », peu utilisées sur les mineurs de moins de 13 ans. Mais « on ne s’exonéra pas non plus de la responsabilisation des parents, car aujourd’hui, on sent que c’est insuffisant. Faudra-t-il des cours à l'école pour devenir parents ? », se demande l’élu.