TELECONSULTATIONUn site qui permet d’avoir un arrêt maladie sans bouger fait polémique

Un site Internet qui permet d’obtenir un arrêt maladie « sans se déplacer » fait polémique

TELECONSULTATIONLa plateforme venue d’Allemagne met en colère certains médecins français en promettant un arrêt maladie de trois jours maximum grâce à une téléconsultation « rapide et fiable »
20 Minutes avec agence

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Le lancement du site allemand Arretmaladie.fr doit être annoncé ce mardi mais la plateforme fait d’ores et déjà polémique. Elle propose un « arrêt maladie sans se déplacer », un service « remboursable (sous conditions) », « rapide et fiable » et des documents « en ligne en PDF », indique la page d’accueil du portail. Les médecins français ont d’abord cru à une plaisanterie, explique BFMTV.

Pour des pathologies simples

L’offre est pourtant très sérieuse. Il sera donc possible d’obtenir en quelques clics un arrêt maladie allant jusqu’à trois jours après une consultation de télémédecine. Seules les « pathologies simples et courantes » peuvent faire l’objet d’un diagnostic. Arretmaladie.fr envoie une ordonnance numérique au patient et fait parvenir les documents nécessaires à l’employeur et à la Sécurité sociale.

La plateforme met en avant son association avec Docteursecu.fr, un service de téléconsultation médicale français ouvert en octobre dernier. Les responsables du portail nient cependant tout partenariat. « Ce service existe en Allemagne, ils nous ont contactés pour du conseil, nous leur avons expliqué la réglementation française très différente », affirme Loïc Petitprez, fondateur et directeur général de Docteursecu.fr. C’est malgré tout par ce site Internet que doivent passer les utilisateurs d’Arretmaladie.fr avant la consultation à distance avec un médecin.

L’assurance maladie va poursuivre en justice

Les professionnels de santé sont en colère face à l’existence du service allemand. « Ce site est une honte, c’est la caricature du soin », accuse le président de la Fédération des Médecins de France Jean-Paul Hamon. Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre (UFML), regrette quant à lui la « marchandisation du système de soin qui fait passer le patient pour un client et le médecin comme un prestataire de services ».

L’assurance-maladie, elle, devrait poursuivre en justice le site devant le Tribunal de grande instance de Paris. « Nous allons d’abord en référé pour envoyer un signal, puis nous irons au fond, et nous utiliserons toutes les voies de droit. Nous assistons à un dévoiement de l’acte de prescription de l’arrêt de travail, qui devient un produit d’appel commercial », a souligné auprès des Echos, Nicolas Revel, le directeur de la Caisse nationale d’assurance-maladie.