MIEUX VIVRE LA VILLEA Marseille, des jeunes mettent de l’art dans leur cité pour se réinsérer

Marseille : Une fresque de 40 mètres réalisée par des jeunes de quartier pour se réinsérer

MIEUX VIVRE LA VILLESix jeunes accompagnés par l’association artistique Meta2 ont réalisé une fresque de 40 mètres dans le quartier de Felix-Pyat à Marseille, un tremplin pour leur réinsertion
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Six jeunes de la cité de Felix Pyat, dans le 3e arrondissement de Marseille, réalisent une fresque de 40 mètres de haut sur la façade d’un immeuble de leur quartier.
  • Ils sont encadrés par l’association locale Méta 2, afin de les réinsérer à travers l’art et leur ouvrir de nouveaux horizons.

Ils sont six jeunes, perchés à une dizaine de mètres de haut sur une nacelle le long de la façade de l’un des immeubles de la cité de Felix Pyat, dans le 3e arrondissement de Marseille. Ils s’appliquent à remplir de peinture les trous laissés par le gigantesque pochoir accroché sur la façade, laissant apparaître le haut des feuilles d’un pissenlit. Quelques mètres au dessus, la fleur et les aigrettes.

Cette fresque de 40 mètres de haut réalisée dans leur quartier est le point d’orgue de l’accompagnement de ces six jeunes par l’association Méta 2, un atelier d’artiste implanté dans ce secteur de Saint-Mauront, à travers un parcours d’expérience appelé « Le Passage ».

« Valorisant d’embellir notre quartier délaissé »

« Une trentaine de jeunes du quartier en décrochage scolaire ont postulé pour ce projet de réinsertion. Nous en avons sélectionné six, qui ont suivi des initiations à la mosaïque, des formations pour la soudure, sur des imprimantes 3D », détaille Aurélie Masset, à la tête de cette association qui œuvre pour l’accès à l’art et à la culture en faveur des publics des quartiers prioritaires.

Ce jeudi, c’est Ben, 25 ans, qui pilote fièrement la nacelle. « J’ai suivi une formation pour pouvoir m’en servir. Je n’avais jamais fait d’art et c’est cool de découvrir les pochoirs et de pouvoir monter sur la nacelle. Cette expérience m’apporte beaucoup, c’est très valorisant d’embellir notre quartier qui est délaissé », explique-t-il.

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C’est justement l’objectif visé par Aurélie, Yasmia et Kader, eux aussi membres de l’association Meta 2. « On souhaite qu’ils prennent confiance en eux, qu’ils se dépassent et qu’ils expérimentent des choses pour se rendre compte de la manière dont on rentre dans la vie active. Et pas seulement dans les métiers en flux tendus vers lesquels ils sont souvent orientés », avance Aurélie.

« Ça m’a vraiment donné envie de faire ce métier »

Ils ont ainsi été confrontés à divers corps de métier à travers la réalisation de cette fresque, mais aussi grâce à d’autres projets. Et c’est ainsi qu’Ambrine, 21 ans, a peut-être trouvé sa nouvelle voie. « J’ai toujours aimé travailler avec mes mains, je faisais des travaux de petites mains d’œuvre, un peu de peinture. Pour ce projet, on est descendu en rappel avec des cordistes depuis le toit de l’immeuble. Je n’avais jamais fait de rappel, et ça m’a vraiment donné envie de faire ce métier », relate-t-elle.

Des jeunes pleins d’espoir et qui se tournent vers l’avenir, à l’image du gigantesque pissenlit, mais pas seulement. « Quand on souffle sur le pissenlit, on fait un vœu pour l’avenir. Mais le pissenlit revêt une forme de résistance, il pousse partout même sur certains trottoirs alors qu’on ne souhaite pas forcément le retrouver sur sa belle pelouse. Un peu à l’image de ces populations souvent stigmatisées. Mais les mauvaises herbes sont des plantes dont on ne connaît pas encore la vertu », image Aurélie Masset, qui espère faire germer de nouveaux projets dans la tête de ces jeunes en renouvelant l’expérience l’année prochaine.