Plusieurs dépôts pétroliers de Bretagne bloqués par des professionnels du BTP
MANIFESTATION•Ces « gilets oranges » entendent protester contre la suppression de l'avantage fiscal sur le gazole non routierC. A. avec AFP
«Bonsoir, gilets oranges en colère. On va bloquer la route, faites demi-tour ». Il était presque 1h du matin ce vendredi quand des professionnels du BTP ont entamé le blocage du dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, au sud de Rennes. Armés de camions et de tracteurs, ils ont brièvement paralysé la circulation sur la quatre voies venant d’Angers, avant de converger vers le site de stockage du groupe Total et de bloquer l’accès aux camions-citernes.
Peu de temps avant, des actions similaires avaient été menées sur les dépôts pétroliers de Brest et Lorient. Jeudi, leurs homologues de la Sarthe avaient fait de même au Mans. Ce mouvement de grogne vise à protester contre la suppression de l’avantage fiscal sur le gazole non routier (GNR). Une niche fiscale dont l’abrogation est prévue dans le projet de loi de finances pour 2020.
« On est mobilisés pour tenir »
« On ne lâchera pas. On est mobilisés pour tenir, on est en force aujourd’hui et on sera encore plus nombreux à venir », assure Jean-Marc Pelatre, chef d’entreprise de travaux publics, bloquant le dépôt de Vern-sur-Seiche. « A vouloir nous étrangler comme veut le faire le gouvernement, avec toutes ces taxes qui sont pondues, on va plutôt tuer les PME des régions bretonnes et de la France entière avec ces taxes et surtaxes. » En bloquant l’accès des camions-citernes, les manifestants brandissent la menace d'une pénurie de carburant dans les stations essence.
Selon Frédéric Corbet, patron d’une société de terrassement et d’assainissement, manifestant devant le dépôt de Brest, les entreprises de BTP n’ont « pas d’alternative » pour se passer d’énergie fossile. « Il n’y a pas de machine qui soit fiable sur le marché ». « La fin du gazole non routier va nous coûter 10 % d’impôts supplémentaires sur notre chiffre d’affaires, c’est intenable », ajoute Nobert Guillou, patron d’entreprise de travaux publics et président du syndicat professionnel CNATP du Morbihan, devant l’entrepôt de Lorient. « On ne bougera pas tant que le gouvernement ne cédera pas. Ils nous prennent pour des imbéciles, donc on est déterminés. On restera une semaine minimum », a-t-il assuré.