SECURITE SANITAIREL'Anses recommande des prélèvements pendant un an autour de Lubrizol

Incendie de l'usine Lubrizol : L'Anses recommande des prélèvements sur l'alimentation pendant un an

SECURITE SANITAIRELe 26 septembre dernier, l'usine classée Seveso Lubrizol prenait feu à Rouen, libérant un nuage de fumée toxique sur la région
Une équipe de dépollution dans un bassin du port de Rouen, le 7 octobre 2019.
Une équipe de dépollution dans un bassin du port de Rouen, le 7 octobre 2019. - Robin Letellier/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un an pour évaluer les risques. Deux mois après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, le 26 septembre dernier, l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) préconise ce vendredi de poursuivre les prélèvements sur une durée d’un an, notamment sur les denrées alimentaires dans la zone touchée par le panache de fumée.

L’agence sanitaire rappelle que les analyses d’aliments réalisées n’ont pas mis en évidence de risque pour la santé dans la zone touchée par les retombées de suie, lors du passage du panache de fumée. « Les avis successifs de l’Anses formulés au vu des analyses reçues n’ont pas mis en évidence de niveau de contamination pouvant conduire à des risques accrus d’exposition par l’alimentation à court terme », écrit-elle dans un communiqué.

Une exposition « chronique » dans l’alimentation

L’analyse des cartes de la répartition des prélèvements en fonction de la modélisation du panache n’a pas montré, par ailleurs, « de corrélation évidente entre l’intensité des dépôts et les concentrations des contaminants analysées dans les prélèvements, excepté une tendance pour les dioxines, furanes et polychlorobiphényles dans les œufs », indique-t-elle jeudi.

Dans ce quatrième avis rendu depuis l’incendie, le premier sur la stratégie de surveillance dans la durée des risques sanitaires, l’Anses estime donc nécessaire de prévenir tout risque sur la santé « au regard d’une exposition chronique aux contaminants par l’alimentation », du fait de transferts de polluants libérés par l’incendie.

« Le sol peut être une source de contamination par ingestion directe par les animaux, par transfert aux végétaux qui seront ingérés par les animaux et par l’homme, ou encore par transfert via le réseau hydrologique », indique le communiqué.

Eviter les produits de plein air

L’Anses préconise donc de « prélever majoritairement des échantillons de denrées alimentaires d’origine animale destinées à la consommation humaine : lait, œufs (en privilégiant les élevages plein air) ou encore poissons d’élevage ». Sont également cités « les légumes racines et l’ensilage de maïs ».

« Ces prélèvements ont vocation à être conduits sur une année, en tenant compte des saisons de productions agricoles », poursuit-elle. « De plus, il est préconisé de privilégier des productions agricoles végétales cultivées en plein champ par rapport aux cultures sous serres ou tunnel, ainsi que les productions issues des animaux élevés en plein air », recommande-t-elle.

La compilation de l’ensemble des données « permettra d’identifier les contaminations liées au panache de fumée de l’incendie et ainsi d’orienter les différentes actions de suivi de l’exposition des populations », conclut l’Anses.