Précarité étudiante : Vidal annonce un numéro de téléphone d’ici la fin 2019 pour accéder aux aides d’urgence
AIDES•La ministre a également proposé d’instaurer une trêve hivernale au Crous, période pendant laquelle les étudiants ne pourraient pas être expulsés20 Minutes avec AFP
Pas de revalorisation de bourses mais un numéro de téléphone pour les étudiants en difficulté, pour favoriser l’accès aux aides d’urgence. C’est l’une des propositions faites par la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal, ce mardi, pour lutter contre la précarité étudiante.
Ces aides d’urgence, destinées aux étudiants en difficulté, ne sont pas toutes « consommées », a indiqué Frédérique Vidal, interrogée sur RTL. « Il reste chaque année un peu plus de 15 millions d’euros », a-t-elle précisé. Selon l’observatoire de la vie étudiante, environ 5 % des étudiants, soit 125.000, sont en situation de précarité, a indiqué la ministre. Or « à peine 50.000 demandent à bénéficier des aides d’urgence », a-t-elle poursuivi.
Afin d’aider les jeunes à connaître ces aides et y avoir accès, elle a annoncé la mise en place d’un numéro d’appel, « au plus tard avant la fin de l’année ». Les jeunes devraient ainsi pouvoir « prendre un rendez-vous », « avoir accès à une assistante sociale » plus facilement, a-t-elle précisé.
Une trêve hivernale au Crous
La ministre a en revanche exclu une nouvelle revalorisation des bourses étudiantes. « Nous venons de les augmenter, de remettre 46 millions d’euros supplémentaires », « 5,7 milliards d’euros en tout sont consacrés aux aides étudiantes », a-t-elle rappelé. Le gouvernement travaille aussi à inclure les jeunes dans un futur revenu universel d’activité, en remettant sur la table les barèmes et les montants des bourses, a-t-elle souligné. « On va faire en sorte que la trêve hivernale s’applique dans les cités universitaires dès à présent », a encore indiqué la ministre. Jusqu’ici, les Crous relevaient du droit commun et la trêve hivernale ne s’appliquait pas.
Mais les syndicats étudiants, la Fage et l’Unef, exigent, eux, une réévaluation urgente des bourses universitaires. « Nous demandons une revalorisation de 20 % des montants », souligne la présidente de l’Unef, Mélanie Luce. Pour « maintenir la pression », le syndicat appelle à participer aux mobilisations du 5 décembre.
Etat critique pour l’étudiant brûlé
« Il y a des choses intéressantes » dans les annonces de la ministre, souligne de son côté la présidente de la Fage, Orlane François. « Mais c’est largement insuffisant ». Une réunion des organisations étudiantes qui s’est tenue lundi soir devrait aboutir à une « motion commune », réclamant une hausse de l’investissement public dans l’Enseignement supérieur.
Le sujet de la précarité étudiante est revenu la semaine dernière sur le devant de la scène après l’immolation par le feu d’un étudiant de 22 ans à Lyon qui a provoqué des mobilisations sur les campus. « Il est toujours dans un état critique, en coma artificiel », « son état est stabilisé mais il reste très gravement atteint », a indiqué mardi Frédérique Vidal.