POLÉMIQUELa projection du film « J’accuse » de Polanski perturbée à Rennes

Rennes : La projection du film « J’accuse » de Polanski perturbée par des militantes féministes

POLÉMIQUEUne séance de cinéma a été annulée samedi soir au TNB
Jérôme Gicquel

J.G. avec AFP

Comme à Paris en début de semaine, des militantes féministes ont perturbé samedi soir à Rennes la diffusion du film J’accuse de Roman Polanski, visé par une nouvelle accusation de viol. La séance, proposée au cinéma du Théâtre National de Bretagne, a finalement été annulée.

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« On a envahi le TNB à Rennes pour exiger la déprogrammation de J’accuse !!! Des centaines de personnes ont été évacuées, on attend de rencontrer le directeur qui a expliqué dans une lettre que projeter J’accuse c’était ouvrir le débat », a posté sur Twitter Jeanne La Rouge, militante féministe et syndicaliste étudiante. Après une longue discussion avec les militants, la direction a décidé de déprogrammer les trois séances prévues ce dimanche, mais a maintenu les suivantes.

« Déprogrammer le film serait évacuer le débat » selon le directeur du TNB

Dans une longue lettre publiée sur le site du TNB, le directeur Arthur Nauzyciel explique les raisons de son choix. Ce film « traite d’un sujet brûlant et d’une page d’histoire honteuse de notre pays et dont le scandale se perpétue encore aujourd’hui », rappelle-t-il. « Cependant, son réalisateur fait l’objet, depuis des années, de plaintes pour viols et de demandes de réparation en justice. Et depuis des années, notre société est engourdie jusqu’à la surdité quant aux questions de harcèlements sexuels et de violences faites aux femmes », poursuit-il.

A la question de savoir si l’on peut « dissocier l’œuvre de l’homme », il répond : « Ne désirant pas penser seul cette expérience inédite, je prends le risque de maintenir les séances du film pour que cela ouvre une brèche dans la compréhension de ce que nous traversons ».

« Déprogrammer le film serait évacuer le débat, sa complexité, et nous ferait rater une chance de conscientiser ce que nous traversons en apprenant de nos erreurs, si ce choix, car c’en est un, s’avère en être une », conclut Arthur Nauzyciel.