VOUS TEMOIGNEZPourquoi nos internautes iront jeudi manifester aux côtés des soignants

Grève aux urgences : « On est les premières victimes d’un hôpital malade »… Pourquoi nos internautes soutiennent les soignants

VOUS TEMOIGNEZAprès des mois de mobilisation, les personnels hospitaliers vont défiler ce jeudi dans les rues, et ont appelé les citoyens à les rejoindre
Des employés de l'AP-HP en grève à Paris, le 15 avril 2019 (image d'illustration).
Des employés de l'AP-HP en grève à Paris, le 15 avril 2019 (image d'illustration). - KENZO TRIBOUILLARD / AFP
Lucie Bras

Lucie Bras

L'essentiel

  • Tous les personnels de l’hôpital public sont appelés à manifester jeudi à Paris pour réclamer un plan d’urgence.
  • Augmentation des salaires, hausse des effectifs et réouverture des lits fermés : les revendications n’ont pas changé depuis le début du mouvement.
  • Patients, ex-patients, ou simplement préoccupés, les lecteurs de 20 Minutes ont partagé leur soutien au mouvement.

Des citoyens à la rescousse de l'hôpital public. Dimanche, dans le JDD, des médecins urgentistes ont appelé les Français à se mobiliser avec eux ce jeudi lors d’une grande manifestation, pour réclamer un plan d’urgence « contre la mort programmée de l’hôpital public ». 20 Minutes a lancé un appel à témoignages pour vous demander si vous souteniez le mouvement des soignants, et si vous alliez manifester à leurs côtés.

« Je suis informaticien, et pourtant je pose une journée, et je vais manifester avec eux pour les soutenir », déclare Joël. « Je pense que ce ne devrait pas être à eux de manifester et de faire grève mais aux citoyens. Si les 20 millions d’utilisateurs annuels (voir les 40.000 qui les frappent et les insultent chaque année) venaient manifester le problème serait réglé. »

« Le manque de personnel nous met en danger »

Comme lui, d’autres Français ont prévu de faire le déplacement. « Je les soutiens et j’irai à la manifestation », affirme Chantal. Elizabeth aussi ira battre le pavé : « En tant que patiente, je participerai aux manifestations de soutien. Les hôpitaux et centres de soins ne sont pas des entreprises du CAC 40. Il est urgent d’arrêter de les diriger comme des multinationales », ajoute-t-elle. D’autres ont choisi de se mobiliser autrement, comme Catherine. « Je comprends la mobilisation et je la soutiens, en tant que patiente. Je n’irai pas manifester, mais je soutiens sur les réseaux sociaux et je signe les pétitions in situ quand il y en a. »

Dans les contributions, l’écrasante majorité des lectrices et lecteurs affirment soutenir le mouvement des soignants : un seul témoignage se positionne contre la grève – « la culture de la grève, ça commence à bien faire ! », rage Caroline - contre plus de 150 en soutien au mouvement. « Bien sûr qu’on les soutient. On est les premières victimes d’un hôpital malade. La fermeture des lits est catastrophique, le manque de personnel nous met en danger », tranche Angélique. « Lorsque les services publics fonctionnent bien c’est toute la société qui en bénéficie ».

Une reconnaissance du travail fourni après des soins

Parmi les commentaires, de nombreux malades ou ex-malades soutiennent le mouvement, en signe de reconnaissance à ceux qui les ont soignés. S’ils ne vont pas aller manifester, ils ont envoyé de nombreux messages de soutien. « Sans les services d’urgences, je serais mort depuis longtemps, je soutiens totalement ce mouvement », écrit Georges. « Je suis une malade handicapée et je vais très souvent à l’hôpital. Ça se dégrade à une vitesse grand V. Ils n’ont plus de matériel adapté et ils sont payés au lance-pierre. Ils ont nos vies entre leurs mains, c’est inadmissible. Alors oui, je les soutiens », s’exprime Chrystel.

« Je soutiens complètement cette mobilisation et remercie tout le personnel soignant qui, malgré leurs conditions de travail déplorables, fait le maximum pour mener à bien leur mission et toujours avec un sourire réconfortant », insiste Jean-Pierre. Comme lui, Brigitte, hospitalisée « 10 fois en huit mois », se souvient du « sourire » des soignants, « malgré la surcharge de travail ». « Bravo et merci », lance-t-elle. « On vous soutient, vous êtes un peu comme anges gardiens pour nous tous. Sans vous, on aurait bien des problèmes », s’émeut Virginie. « Courage, ne lâchez rien ! », s’exclame (une autre) Caroline.

Un travail d’« enfer »

Les commentaires témoignent tous de la difficulté du travail des soignants. Que l’on ait un membre de sa famille dans le milieu médical ou des difficultés à trouver un médecin, la prise de conscience est unanime. « Les soignants vivent un enfer ! », lâche Marie-Bernadette, tandis que Martine voit sa fille, infirmière en chirurgie, s’épuiser au travail. « Elle a 25 ans, je vois les journées qu’elle fait, le manque de personnel, la surcharge de travail, qui provoque beaucoup de stress, et tout cela pour un salaire de misère. Donc je soutiens le mouvement du personnel hospitalier. »

Hacida vit dans le Centre, et « soutient totalement » le mouvement. « Vivant à la campagne depuis quatre ans bientôt à la suite d’un déménagement, j’ai vite déchanté niveau santé… J’ai mis plus de deux ans pour trouver un médecin qui veuille bien devenir mon médecin traitant. Idem pour le dentiste, j’ai une molaire cassée et suis enceinte mais personne ne prend de nouveaux patients… Je recherche toujours un dentiste… », déplore-t-elle.

Daniel abonde : « Comment nos gouvernants ont-ils pu, des décennies durant, maintenir les numerus clausus alors que se profilait la pénurie de médecins​ ? Comment ont-ils pu fermer des hôpitaux, des maternités, des urgences, réduire le nombre de lits… Comment ont-ils pu transformer ce magnifique service public pour en faire un service qui doit économiquement s’équilibrer voire se rentabiliser ? » Et Patrick de conclure : « La question du soutien populaire ne devrait même pas se poser, car c’est le SEUL sujet qui concerne 100 % de la population, qui un jour ou l’autre, a été ou pourra être concernée par ce sujet. »