Incendie de l’usine Lubrizol : Le CHU de Rouen refuse une expertise réclamée par le CHSCT
ENQUETE•Le CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) du CHU de Rouen a réclamé une expertise sur les risques pour la santé de ses agents après l’incendie20 Minutes avec AFP
La mission d’expertise sur les risques pour la santé des agents du Centre hospitalier (CHU) de Rouen, à la suite de l’incendie de l'usine Lubrizol, a été refusée par la direction de l’établissement, ont annoncé des sources concordantes, ce mercredi.
« Le CHU de Rouen a contesté devant le tribunal de grande instance de Rouen une expertise mandatée par le CHSCT (comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) du CHU, suite à l’accident industriel Lubrizol », a indiqué Rémi Heym, directeur de la communication du CHU de Rouen. « Prévue initialement jeudi à 9 heures, l’audience a été reportée à notre demande, pour nous laisser le temps de préparer nos arguments », a-t-il ajouté.
Des « risques éventuels » de dégradation « de la santé physique et mentale des personnels »
« L’utilité réelle et la pertinence d’une telle expertise, dont le coût dépasserait plusieurs dizaines de milliers d’euros à la charge du CHU, restent à démontrer, au regard de tous les éléments rendus publics, en termes de risques actuels et identifiés pour la population rouennaise et donc, parmi celle-ci, pour les personnels concernés du CHU », a expliqué Rémi Heym.
Selon un communiqué de la CGT du CHU, l’enquête demandée par le CHSCT vise à « déterminer l’existence et la nature des facteurs de risques éventuels de la dégradation de la santé physique et mentale des personnels, liés à l’incendie de Lubrizol (…) ».
« Un suivi sanitaire spécifique » mis en œuvre après l’incendie
« Les membres du CHSCT ont constaté que plusieurs agents étaient atteints de troubles physiques (maux de tête, nausées et/ou étourdissement). Ils s’inquiètent aussi des risques différés pour la santé des agents, compte tenu de la présence de plusieurs produits cancérogène dans le nuage et ses retombés », selon la CGT.
D’après Rémi Heym, « un suivi sanitaire spécifique » a été mis en œuvre auprès des personnels du Samu-SMUR qui étaient présents à proximité immédiate du site de l’incendie du 26 septembre. Le CHU de Rouen emploie 10.300 agents, selon les chiffres de la direction.