Islamophobie : Les musulmans plus souvent discriminés que le reste de la population en France, d’après un sondage
RACISME•Les femmes, et notamment les femmes voilées, sont encore plus victimes des injures et autres discriminations20 Minutes avec AFP
Les discriminations et les agressions visant les musulmans en France sont minoritaires au quotidien mais sont plus fréquentes que pour le reste de la population, selon un sondage Ifop pour la Dilcrah et la Fondation Jean-Jaurès publié ce mercredi. Selon cette étude, 42 % des musulmans vivant en France affirment avoir fait l’objet d’au moins une forme de discrimination liée à leur religion, et ce au moins une fois au cours de leur vie.
L’institut de sondage a testé différentes sphères possibles : discrimination « lors d’un contrôle » de police (13 %), « lors de la recherche d’un emploi » (17 %), d’un logement (14 %). Dans le détail, l’étude réalisée pour la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) et la Fondation Jean Jaurès relève que les discriminations touchent davantage les personnes de 30 à 40 ans et les femmes (46 %, contre 38 % chez les hommes).
Les femmes encore beaucoup plus victimes
En outre 60 % des femmes portant souvent le voile déclarent avoir été discriminées au moins une fois au cours de leur vie. Mais 44 % des femmes qui ne portent jamais le voile l’ont aussi été. Les femmes sont nettement plus victimes de discrimination dans la recherche d’un emploi, notamment les femmes voilées.
Autres enseignements : un musulman sur quatre (24 %) a été exposé à une agression verbale au cours de sa vie, contre 9 % chez les non-musulmans. En outre, 7 % de musulmans ont fait l’objet d’agressions physiques (contre 3 % dans le reste de la population). Fait notable : 37 % des femmes portant le voile ont été exposées à des insultes ou des injures à caractère diffamatoire.
Si l’on ne prend que la période des cinq dernières années, 40 % des musulmans estiment avoir fait l’objet de comportements racistes (contre 17 % chez les non musulmans). Parmi eux pour 16 %, cela était dû à la religion, et pour 15 % à leur couleur de peau.