La famille de Sophie Le Tan veut que « justice soit faite »
EMOTION•La famille de l’étudiante dont le corps démembré a été retrouvé exige « que le coupable assume ses actes », alors que l’unique suspect de l’affaire clame son innocence20 Minutes avec AFP
La famille de Sophie Le Tan souhaite que « justice soit faite » et que « le coupable paie pour son crime ». Samedi, les proches de l’étudiante disparue en septembre 2018 et dont le corps a été retrouvé démembré dans une forêt alsacienne s’est exprimé devant la presse à Strasbourg.
« Nous avons besoin de connaître toute la vérité sur la mort de Sophie et de retrouver le reste des ossements afin de pouvoir faire notre deuil », a demandé Laura, une cousine, en lisant devant la presse un texte « au nom de la famille ».
« Nous voudrions que le coupable assume ses actes et paie pour son crime. Qu’il arrête de nier les faits malgré toutes les preuves accablantes », a ajouté Laura lors d’une conférence de presse en présence de membres de la famille et de bénévoles de l’association Icared, qui a multiplié les battues citoyennes depuis la disparition de l’étudiante. « Avec tous les éléments qu’on a découverts… Que M. Reiser, s’il n’avoue pas, soit condamné, s’il est coupable, comme il faut », a exprimé Laurent Tran Van Mang, cousin de la victime.
Des traces de sang retrouvées chez l’unique suspect
Le corps démembré de Sophie Le Tan, une brune de 1,55 m aux yeux foncés, a été découvert par des promeneurs le 23 octobre dans la forêt de Rosheim (Bas-Rhin), à une trentaine de kilomètres de Strasbourg. La jeune femme avait disparu le 7 septembre 2018, le jour de ses 20 ans, alors qu’elle allait visiter seule un appartement à Schiltigheim, en périphérie de Strasbourg.
L’unique suspect, Jean-Marc Reiser, aujourd’hui âgé de 59 ans, qui avait posté l’annonce immobilière, avait été arrêté quelques jours plus tard. Il a été mis en examen pour enlèvement, séquestration et assassinat. En dépit de traces de sang appartenant à l’étudiante retrouvée à son domicile, notamment sur des vêtements et le manche d’une scie, Jean-Marc Reiser continue à clamer son innocence.
Il avait déjà condamné pour viols et acquitté au bénéfice du doute pour la disparition à Strasbourg dans les années 1980 d’une jeune femme, dont le corps n’a jamais été retrouvé. « Nous gardons espoir de connaître la vérité », a confié Laurent Tran Van Mang, reconnaissant néanmoins douter « que M. Reiser puisse avouer ». « M. Reiser sait très bien ce qu’il a fait. Les preuves sont là, accablantes, nombreuses, multiples », a affirmé Gérard Welzer, avocat de la famille. Selon lui, un procès pourrait se tenir au début de l’année 2021.
Des analyses toujours en cours
« Les circonstances nous bouleversent profondément et aucun mot ne peut décrire la souffrance que ressent notre famille », a dit Laura, d’une voix émue. « Penser à ce qu’elle a vécu nous déchire le cœur. Ces actes abominables sont inacceptables et continueront à nous torturer toute notre vie », a-t-elle ajouté.
Selon les premières constatations réalisées sur le squelette incomplet de Sophie Le Tan, un fémur présente une « section instrumentale », avait révélé lundi le procureur de la République à Strasbourg, Yolande Renzi. Des analyses sont en cours pour déterminer la date et les circonstances de la mort de Sophie Le Tan.
Dimanche matin, une cérémonie bouddhiste sera organisée à la pagode vietnamienne Phô Hiên, à Strasbourg, avec la famille de la victime. Quelque 400 personnes, proches ou anonymes, sont attendues ensuite pour rendre hommage à Sophie Le Tan.