Démographie : Comment l’Ille-et-Vilaine a supplanté le Finistère dans le cœur des Bretons
RECENSEMENT•D’après une étude de l’Insee, la population bretonne a presque doublé en 200 ansC. A.
Un million 800 mille habitants lors du premier recensement nominatif en 1801. Trois millions 300 mille habitants en 2016. Les données compilées par l’Insee sont claires. En un peu plus de 200 ans, la Bretagne a vu sa population doubler. Après avoir perdu 10 % de ses habitants entre 1911 et 1946 et les deux guerres, la région a depuis vu sa démographie grimper en flèche, notamment en raison du baby-boom.
Le XXe siècle aura également été le théâtre d’un changement de leader dans la région. Alors que le Finistère concentrait 30 % des effectifs en 1911, c’est aujourd’hui l’Ille-et-Vilaine qui est largement en tête et capte 32 % de la population de la Bretagne à quatre départements. Imaginez qu’en 1800, le département le plus peuplé était… Les Côtes d’Armor, que l’on appelait alors Côtes du Nord.
L’explication est assez simple. L’exode rural a précipité les populations vers les grandes villes et notamment vers la capitale Rennes. Les transformations de l’économie régionale, autrefois portée par la pêche ou la construction navale ont entraîné le Finistère dans un déclin démographique. A l’inverse, « le dynamisme économique de l’aire urbaine rennaise », attire et l’Ille-et-Vilaine concentre désormais « plus de la moitié de l’augmentation régionale de la population », note l’Insee.
Bientôt quatre millions ?
Si les tendances observées sur la période récente se maintenaient, la Bretagne pourrait compter près de quatre millions d’habitants en 2050 selon les dernières projections. Dont 35 % concentrés en Ille-et-Vilaine.
Si la région est attractive et capte de nouveaux habitants chaque année, c’est avant tout son solde naturel qui porte cette croissance démographique, précise l’Insee. « Pour la Bretagne, le solde naturel constitue un moteur important de la démographie sur la période. Cela résulte des naissances plus nombreuses jusqu’au milieu des années 1970 et de la progression de l’espérance de vie », note l’institut de statistiques dans son étude.