HABITAT DEGRADELa ville de Marseille propriétaire d'une cinquantaine d'immeubles délabrés

Marseille: La ville propriétaire d'au moins une cinquantaine d'immeubles délabrés

HABITAT DEGRADELa ville de Marseille est propriétaire d’une cinquantaine d’immeubles délabrés rien que dans le 1er et le 2e arrondissement
Cet immeuble situé dans le 6e arrondissement de Marseille inquiète les voisins.
Cet immeuble situé dans le 6e arrondissement de Marseille inquiète les voisins. - J. Saint-Marc / 20 Minutes
Adrien Max

A.M.

L'essentiel

  • La ville de Marseille est propriétaire d’une cinquantaine d’immeubles dégradés dans les 1er et 2e arrondissements, selon une enquête de Marsactu, La Marseillaise, Le Ravi et Médiapart.
  • Certains immeubles sont laissés à l’abandon, quand d’autres sont cédés, parfois dans des conditions opaques, à des privés censés les réhabiliter mais qu’ils ne le font pas en réalité.

Jean-Claude Gaudin le répète depuis près d’un an : les propriétaires privés sont principalement responsables de l’habitat dégradé à Marseille. Mais la ville est propriétaire d’au moins une cinquantaine d' immeubles dégradés aujourd’hui à l’abandon dans les 1er et 2e arrondissements, d’après une enquête réalisée par trois médias locaux, Marsactu, La Marseillaise et le Ravi, et un média national, Médiapart. Ils ont croisé les données des transactions immobilières de la Ville depuis 2003 à une enquête de terrain. Ce qui leur permet d’affirmer que 68 immeubles vides ou à l’abandon sont passés entre les mains de la mairie.

L’enquête cite par exemple cet immeuble au 5 montée des accoules, dans le quartier touristique du panier, qui menace de s’effondrer alors que la ville en est propriétaire depuis 2007. L’état de trois immeubles propriétés de la ville, près de la gare Saint-Charles, rue Bernard-du-Bois, a notamment entraîné l’évacuation de locataires d’immeubles voisins rénovés par Marseille Habitat.

« Défaut d’organisation »

Dans d’autres cas, la ville a recédé, parfois dans des conditions assez opaques, des immeubles délabrés à des particuliers censés les réhabiliter, pour qu’ils soient finalement frappés d’arrêtés de péril, car aucuns travaux n’ont jamais été engagés.

La municipalité, par la voie d’Arlette Fructus, ajointe au logement, et présidente de Marseille Habitat, avance au consortium de médias un « défaut d’organisation où un même sujet va être traité par plusieurs directions sans forcément de communication », mais que cette organisation relève désormais du passé. Lors d’un inventaire décidé en toute hâte après le drame de la rue d’Aubagne, la ville a recensé 70 immeubles potentiellement dégradés, dont certains sont encore habités. Mais elle promet que tous seront traités.