Attaque à la mosquée de Bayonne : Où en est l’enquête ?
FUSILLADE•Lundi, la mosquée de Bayonne a été la cible d’une attaque perpétrée par un homme de 84 ans, qui a reconnu les faits en garde à vueMickaël Bosredon
L'essentiel
- Lundi après-midi, un homme a tenté d’incendier la mosquée de Bayonne et a tiré sur deux fidèles, les blessant grièvement.
- Le suspect, un homme de 84 ans, a rapidement été interpellé.
- Il a reconnu les faits, et a été placé en garde à vue pour « tentative d’assassinats ».
Au lendemain de l'attaque de la mosquée de Bayonne, qui a fait deux blessés graves, et qui suscite de nombreuses réactions, c’est toute une ville qui se réveille ce matin sous le choc. Dénonçant « un attentat aussi lâche qu’odieux », le maire Jean-René Etchegaray a souligné sur Twitter que « l’intégration exemplaire des musulmans dans la vie de notre cité, ville d’accueil et de tolérance, est aussi inébranlable que notre attachement aux valeurs de la République ».
Voici ce que l’on sait ce mardi matin sur l’enquête en cours.
Que s’est-il passé ?
Lundi vers 15h20, « un homme a tenté d’incendier la porte de la mosquée de Bayonne, rapporte la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. Surpris dans sa tentative par deux personnes, l’homme leur a tiré dessus » et en repartant, a incendié une automobile. Selon le procureur, l’individu était en possession d’un bidon d’essence.
Le maire de Bayonne, qui s’est rendu immédiatement sur place, a précisé de son côté à l’AFP que « deux personnes préparaient la salle pour la prière de 16h30 ». Quand elles sont sorties, elles ont été touchées l’une au cou, l’autre au thorax et au bras.
Dans quel état se trouvent les victimes ?
Gravement blessés par balles, les deux hommes âgés de 74 et 78 ans, ont été opérés et étaient en réanimation lundi soir. Le pronostic « est réservé pour l’un d’entre eux », selon la préfecture.
Qui est le suspect ?
Le tireur présumé, Claude Sinké, 84 ans, a rapidement été identifié après qu’un témoin a relevé la plaque d’immatriculation de son véhicule. Il a été interpellé à son domicile de Saint-Martin-de-Seignanx, une commune de 5.000 habitants située à une dizaine de kilomètres de Bayonne, dans le département voisin des Landes. Il avait été candidat du Front national (FN) en 2015 aux élections départementales des Landes, sur le canton de Seignanx. Dans un communiqué, le Rassemblement national explique toutefois « qu’à l’issue du scrutin, ce dernier a été écarté de sa fédération départementale pour avoir tenu des propos jugés contraires à l’esprit et à la ligne politique du Rassemblement National. Il n’a, depuis, plus participé à la moindre action du mouvement et n’est plus adhérent. »
Interrogé par l’AFP, Mike Bresson, adjoint à la mairie du village landais, a indiqué que l’homme était « connu sur la commune et fui pour ses excès verbaux ». « Il donnait l’apparence de quelqu’un de psychologiquement perturbé (…) Il n’aimait pas les gens de gauche, du centre et peu ceux de droite », selon l’élu.
Où en est l’enquête judiciaire ?
Pour le moment le parquet national antiterroriste ne s’est pas saisi de l’affaire. Le suspect, qui a reconnu les faits, a été placé en garde à vue du chef de « tentative d’assassinats », a indiqué le procureur de Bayonne, Marc Mariée. La police judiciaire est en charge de l’enquête.