Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • La préfecture a mené une opération au squat Jeanne-Bernard, pendant laquelle 603 occupants ont été recensés.
  • Une cinquantaine de personnes ont été mises à l'abri et des aménagements (sanitaires, électricité, remise de badge, nettoyage...) sur le site sont en cours.

Un repas chaud doit leur être servi ce soir, alors que les opérations de ménage se terminent. Au squat Jeanne-Bernard de Saint-Herblain, occupé depuis près d’un an par des personnes exilées, l’agitation est désormais retombée. Ce mardi matin, les services de la préfecture ont mené une première opération sur place en vue de l’évacuation de ce gymnase désaffecté. Au total, 49 personnes, des femmes seules ou couples avec enfants, ont quitté les lieux pour être mises à l’arbi. L’Etat a également procédé à un recensement des occupants et un examen de la situation de chacun.

« Lors de notre intervention à 6h30 ce matin, 603 personnes étaient présentes, détaille Claude d’Harcourt, le préfet de Loire-Atlantique. Parmi elles, 541 sont en situation régulière avec principalement des demandeurs d’asile (…). 92 ont même un titre de séjour, dont la plupart sont des réfugiés. » Onze hommes, en situation irrégulière, ont été conduits en centre de rétention administrative. Deux autres ont été transférés au CHU.

Aménager avant de reloger

Que va-t-il se passer pour les 541 occupants toujours sur place ? Si le préfet s’était engagé, vendredi, à évacuer le gymnase d’ici à 2020, l’heure est plutôt à l’aménagement du site, dont la gestion a été attribuée à l’association France Horizon. Depuis mardi, tous les migrants recensés sont porteurs d’un badge, afin qu’aucun autre occupant n’accède au gymnase. « Un plombier et un électricien vont intervenir dès ce mercredi afin d’installer 15 douches et 15 sanitaires, mais aussi des prises électriques », promet Serge Boulanger, le secrétaire général de la préfecture. Des agents de sécurité privés ont été embauchés.

Mais la question du relogement reste pour le moment entière. Alors que le préfet a plusieurs fois répété que le dispositif d’hébergement était saturé, il a ce mardi renvoyé la balle aux communes. Selon Claude d’Harcourt, sur les 7.000 places du dispositif d’Etat disponibles dans la région, un millier serait occupées par des personnes ayant le statut de réfugié, et donc en théorie éligibles à un logement social classique. Ce mardi, la maire de Nantes, Johanna Rolland, a annoncé que 100 places dans l’ex-caserne Mellinet seraient ouvertes pour les migrants ayant ce statut. La ville de Saint-Herblain pourrait, elle aussi, proposer des lits.

Libération « au fur et à mesure »

En attendant, l’examen des situations et des possibilités d’hébergements se poursuit. La préfecture espère que le gymnase pourra se libérer « au fur et à mesure », pour dans un premier temps démonter les cabanes, construites par les exilés à l'extérieur de la salle de sport.

Le collectif de soutien aux migrants, qui organise une manifestation mercredi à 17h, assure qu’une quarantaine d’hommes, absents au moment de l’opération, se retrouvent désormais à la rue. Le préfet a démenti leur propos, dénonçant une « instrumentalisation ».