ECONOMIE SOLIDAIREA Marseille, un atelier accessible à tous pour travailler le bois

Marseille : Dans les quartiers nord, un atelier ouvert à tous permet de travailler le bois à petit prix

ECONOMIE SOLIDAIREL’association Share Wood s’est installée dans les quartiers nord de Marseille afin de proposer aux particuliers comme aux professionnels des solutions pour travailler le bois
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • L’association Share Wood s’est installée dans les quartiers nord de Marseille afin de proposer un atelier de travail du bois pour les professionnels, comme pour les particuliers.
  • Ce projet revêt plusieurs enjeux : social, environnemental et économique.

De l’ustensile de cuisine à l’escalier en bois. L’association Share Wood a pris ses racines depuis janvier dans les quartiers Nord de Marseille, entre la Belle-de-Mai et de Bon-Secours, dans une ancienne concession automobile. De quoi avoir de la place pour accueillir des professionnels comme des particuliers autour du travail du bois.

Machines, stockage, bois, Share Wood met à disposition tout le nécessaire pour le menuisier parfait. « Chacun vient avec un projet dans lequel nous l’accompagnons. Notamment pour se servir des machines, nous disposons d’un ensemble d’équipements professionnels pour les métiers du bois. En gros, tout ce que l’on retrouve dans un atelier de menuiserie traditionnel », détaille Vincent Chevillot, cofondateur de ShareWood.

Un défi social, environnemental et économique

Des box privatifs sont disponibles, comme pour cet artisan spécialisé dans la fabrication de jeux d’arcade en bois, à côté de racks de rangements pour les différents projets en cours. « Ça va du coffre de pirate, au lit pour enfant, en passant par des ruches, des luminaires ou des cadres photos. On a même eu un projet pour une planche de surf ou un vélo », sourit Vincent. A côté, des établis, au-dessus desquels des machines sont installées, sont mis à disposition des adhérents pour travailler. De l’autre côté du bâtiment, ce sont les appareils plus sophistiqués, comme les raboteuses ou les scies, qui sont accessibles à côté du stock de bois. « Pour ces machines, une formation de 4 heures est nécessaire », prévient Vincent.

L'association Share Wood s'est installée dans une ancienne concession automobile.
L'association Share Wood s'est installée dans une ancienne concession automobile.  - Adrien Max / 20 Minutes

Car à la différence des autres ateliers de menuiseries, Share Wood est accessible à tous. Des tarifs « à la carte » ou par abonnement sont proposés aux professionnels, associations ou écoles en journée, comme pour les particuliers, qui représentent 70 % des 150 adhérents, en soirée. A travers le travail du bois, Share Wood vise trois objectifs. « Un défi social de mixité et de coopération. Un défi environnemental de réduction des déchets bois puisque nous sommes partenaires de menuiserie pour valoriser leur chute de bois. Et le troisième, économique, de soutien de jeunes entrepreneurs qui démarrent dans l’activité du bois », énumère Vincent Chevillot.

Finaliste du prix de la finance solidaire

C’est justement le cas de Julien Sueur qui a récemment été formé en tant qu’ébéniste. « C’est un très bon moyen de pouvoir profiter de tout le matériel professionnel sans prendre trop de risque en l’achetant soi-même. L’investissement minimum pour son propre atelier approche les 15 ou 20.000 euros. Là, il y a un abonnement mais pas forcément trop d’engagement. Et il y a beaucoup d’entraide entre nous, les professionnels, mais aussi avec les particuliers. On peut se refiler des chantiers, il y a une vraie dynamique », se réjouit-il, en assemblant la future banquette d’un client.

Une démarche d’entraide sociale et d’économie solidaire qui vaut à Share Wood de figurer parmi les finalistes du Grand Prix de la finance solidaire en 2019 organisé par Le Monde et finansol. Les internautes peuvent choisir jusqu’à ce vendredi leur candidat en votant sur internet.