C’est une lettre anonyme qui a donné l’alerte. En février 2018, Airbus a reçu un courrier. Son auteur indiquait au groupe aéronautique la présence de fioles radioactives sur l’un de ses sites de Colomiers, voué à la destruction.

Ces flacons contenaient effectivement du radium 226, une substance fortement radioactive selon l’Autorité de sûreté nucléaire qui présentait mercredi le bilan de ses activités en Occitanie. « Ce sont des flacons de peinture à base de radium 226, avec des petites quantités de radium. Cette peinture était utilisée à l’époque sur des cadrans et des jauges pour les pilotes. Cette peinture n’est plus utilisée depuis les années 1950 », a indiqué une porte-parole de l’avionneur.

Les agents de l’ASN se sont rendus sur place après avoir été contactés par Airbus. Ils ont pu constater que ces fioles « non dégradées » étaient stockées dans un fût plombé, dissimulé dans un pilier de béton a indiqué Hermine Durand, cheffe de la division de Bordeaux de l’ASN.

Fioles évacuées en janvier dernier

Le chantier a été stoppé et les flacons ont été évacués en janvier dernier par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs. « L’événement n’a pas eu de conséquence sur le personnel de l’établissement, le public ou l’environnement mais cette découverte a été classé au niveau 1 de l’échelle internationale de classements des événements nucléaires », a précisé l’ASN.

Si le fût avait été détruit, cela « aurait contaminé le site, provoquant probablement une situation d’urgence radiologique », poursuit l’Autorité.

« Airbus a lancé des investigations en interne pour comprendre ce qui s’est passé mais nous n’avons pas plus d’informations », a affirmé la porte-parole d’Airbus.