TRAVAUXLa prime pour la rénovation énergétique exclura les plus aisés

Rénovation énergétique : La nouvelle prime exclura les 20 % de ménages les plus aisés

TRAVAUXCette aide remplace le crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) qui était de son côté accessible à toutes les catégories de ménages
20 Minutes avec agences

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Les travaux de rénovation énergétique des logements pourront être à partir de 2020 soutenus par une prime d’Etat, et non plus un crédit d'impôt. Les 20 % de ménages les plus aisés seront cependant exclus de ce nouveau dispositif, a indiqué le gouvernement ce mardi.

Huit cents millions d’euros de crédits budgétaires sont prévus en 2020 pour cette aide, qui remplace le crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) et les aides pour travaux simples de l’Agence de l’habitat (Anah). Le montant global de l’ensemble des aides publiques est « à peu près stable » par rapport à l’an dernier, assurent les autorités.

L’intégration des chaudières à gaz fait débat

Le CITE était lui accessible à toutes les catégories de ménages. Il avait atteint un pic en 2017 puis 2018, avec pour chacune de ces années le versement de quelque 1,7 milliard d’euros, sous l’effet notamment du fort soutien à l’installation de fenêtres à double vitrage.

La nouvelle prime, dont on pourra faire la demande en ligne à partir d’une plateforme nationale, sera versée dès la fin des travaux. Son montant dépendra des revenus mais aussi du gain énergétique de chaque type de travaux réalisés, selon un barème qui doit être dévoilé aujourd’hui après une ultime réunion avec les acteurs du secteur.

Le gouvernement a d’ores et déjà confirmé que seraient incluses les fenêtres à double vitrage (à raison de 100 euros maximum). Mais le soutien aux chaudières à gaz fait débat.

Un aide « plus juste » selon le gouvernement

Pour l’Etat, il s’agit d’instaurer « une aide plus simple, plus juste et plus efficace ». Jusqu’ici, la moitié du CITE profitait aux 20 % les plus riches. Désormais, « plus vous aurez des revenus faibles et des gestes efficaces, et plus vous allez être aidés », résume-t-on.

Mais ce recentrage sur les plus modestes fait grincer des dents, du côté du secteur du bâtiment, mais aussi des organisations environnementales qui y voient un frein à la dynamique des rénovations.

La question du soutien aux plus aisés dans le cadre de projets de rénovation complète (pas juste un ou deux travaux) ne semble cependant pas fermée. « On sera à l’écoute du débat parlementaire », souligne-t-on de source gouvernementale.

Encore loin du compte

Moins de 50.000 logements par an font l’objet d’une rénovation complète et performante, selon l’observatoire BBC du label Effinergie, quand 500.000 seraient nécessaires pour que la France reste dans les clous de la lutte contre le réchauffement climatique.

Evoquant un manque de données fiables, le gouvernement a lancé début septembre un « Observatoire de la rénovation énergétique », sous la houlette du ministère de la Transition écologique.

Il a aussi promis l’annonce d’ici fin octobre d’un « plan d’action » contre les arnaques et démarchages abusifs dans ce secteur. Et pour l’an prochain des mesures de simplification réglementaire pour faciliter les projets dans les copropriétés.