NETTOYAGEA Marseille, on laisse toujours couler l’eau pour nettoyer les trottoirs

Marseille : L’eau coule toujours à flot pour nettoyer les trottoirs, même si la « pratique tend à disparaître »

NETTOYAGEA Marseille, les trottoirs continuent d’être nettoyés grâce à des « bouches de nettoyage » qui ont l’inconvénient de consommer beaucoup d’eau
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • A Marseille, les agents de la métropole continuent de nettoyer les trottoirs grâce à des bouches de nettoyage, très consommatrices d’eau.
  • La métropole affirme que cette pratique tend à se réduire : en cinq ans, le nombre de bouches de nettoyage est passé de 7.000 à 3.000.
  • Mais aucune donnée sur les économies réalisées n’est communiquée, quand dans le même temps les mauvaises odeurs se développent dans le réseau d’eau usée.

Un « torrent » d’eau dans les rues de Marseille, en pleine journée d’alerte à la sécheresse. Aucun nuage à l’horizon, mais quelques mètres plus loin « une bouche de nettoyage » crache des litres d’eau. A Marseille, tout comme à Paris, les agents de la métropole nettoient encore les trottoirs grâce à ces bouches de nettoyage qu’ils activent par un robinet, afin que les déchets s’évacuent avec l’écoulement d’eau. Cet après-midi-là, en plein coeur de l'été, l’agent est justement en train d’observer le « nettoyage automatique », assis sur les marches d’un immeuble, un joint à la bouche.

Beaucoup de Marseillais s’interrogent sur cette pratique à l’heure de l’écologie, de l’anti gaspillage et de la préservation de l’eau. Une pratique assumée par la métropole d’Aix-Marseille, même si elle travaille sur le sujet.

«  « Oui nous procédons encore de la sorte, même si cette pratique tend à disparaître. Nous disposons de 3.000 bouches de nettoyage, quand il y a quatre ans, près de 7.000 étaient toujours actives. Nous limitons toute utilisation abusive », explique la métropole, qui affirme que les cantonniers ont été formés à la problématique de l’eau.  »

« Réduire au maximum cette pratique »

Les secteurs sur lesquels des marchés de la propreté ont été passés avec des entreprises privées en 2017 sont également concernés, même s’ils le sont dans une moindre mesure par rapport aux zones toujours gérées par la métropole. « Nous mettons en œuvre d’autres moyens de nettoyage afin de réduire au maximum cette utilisation. Mais elle n’a pas totalement disparu », détaillent les services de la métropole qui craignent que les trottoirs ne soient pas assez bien nettoyés si moins d’eau était utilisée.

Une fois les trottoirs balayés, les cantonniers ouvrent ces bouches de nettoyage afin d’évacuer les déchets sur la chaussée. « L’eau va soit dans le réseau unitaire afin d'être ensuite traitée à la station d’épuration. Soit dans le réseau d’eau pluviale qui va jusqu’à sa sortie naturelle », détaille Didier Réault, adjoint à la mer à la mairie. Par « sortie naturelle », il entend la mer. Pour éviter le déversement des trop nombreux déchets charriés, Didier Réault explique avoir « installé des filets à la sortie des réseaux d’eau pluviale ».

Aucun chiffrage mais des mauvaises odeurs

Les bornes de nettoyage ont aussi été équipées de compteur d’eau afin d’évaluer la quantité d’eau consommée, et de voir les économies escomptées. Mais « il n’y a pas encore de chiffrage, les données doivent encore être consolidées », nous rétorque-t-on malgré une mise en place qui date d'il y a quatre ans déjà.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

La métropole souhaite se doter de nouvelles techniques de nettoyage lors du renouvellement du parc matériel avec une « réduction maximale de la consommation d’eau », notamment par du nettoyage à sec.

Une technique qui pourrait générer d’autres problèmes, avec la diminution de la quantité d’eau dans les égouts marseillais, comme l’explique Didier Réault : « Le problème, c’est que lorsqu’on utilise moins d’eau dans le réseau unitaire en cas de forte chaleur, de l’hydrogène sulfuré se crée. C’est un gaz qui a la particularité d’avoir des mauvaises odeurs, et qui à haute dose peut devenir dangereux. » Ce qui explique les mauvaises odeurs senties à proximité du rond-point du Prado ces dernières semaines.