Rentrée scolaire : Jean-Michel Blanquer promet « un point » sur la laïcité à l’école « d’ici fin septembre »
RENTREE DES CLASSES•Le ministre de l'Education nationale avait fait polémique en évoquant des jeunes filles empêchées d’aller à l’école au nom du fondamentalisme islamiqueJ.-L.D. avec AFP
Le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer a promis ce lundi qu’il ferait « d’ici la fin du mois de septembre » un point sur les questions de laïcité à l’école, deux jours après avoir déclaré que les filles étaient moins nombreuses que les garçons à bénéficier de la scolarisation précoce, en raison du « fondamentalisme islamiste dans certains territoires ».
« Aujourd’hui, il y a plus de petites filles que de petits garçons qui ne vont pas à l’école maternelle pour des raisons sociétales. Appelons un chat un chat : le fondamentalisme islamiste dans certains territoires a fait que certaines petites filles vont à l’école le plus tard possible ou alors avec une assiduité plus faible », a-t-il déclaré samedi sur France Culture, suscitant une polémique notamment sur les réseaux sociaux.
Les statistiques au placard
Ce lundi, lors d’un déplacement aux côtés d’Edouard Philippe pour la rentrée scolaire dans une école primaire de Clichy-la-Garenne, près de Paris, Jean-Michel Blanquer s'est défendu : « Ce n’est pas quelque chose de statistique, et même si ça concerne une dizaine de filles et pas des milliers ça doit évidemment faire partie des choses auxquelles on fait attention », a-t-il lancé.
Dans un rapport de l’Education nationale sur la rentrée 2018, il est écrit que « les filles sont plus nombreuses à bénéficier de la scolarisation précoce ». Selon ce document, 50,3 % des élèves de 2 ans dans les écoles publiques et privées sont des filles. Il n’y a guère que dans le privé que les filles sont minoritaires parmi les enfants scolarisés dès 2 ans (48,9 %).
Des « raisons sociétales » observées chez les filles n’allant pas à l’école jeune
Ce lundi matin sur franceinfo, Jean-Michel Blanquer a assuré qu’il s’était « engagé à ne pas mettre sous le tapis les problèmes de laïcité que nous avons dans notre pays, on en parlera tranquillement ».
« Ce que j’ai dit [samedi sur France Culture] c’est que sur le petit pourcentage d’enfants qui ne vont pas à l’école à 3 ans (2 à 3 %), on observe que certaines filles n’y vont pas pour des raisons sociétales », a précisé le ministre, soulignant avoir « créé des équipes laïcité dans chaque académie pour avoir une remontée exacte des problèmes ».
« J’ai en tête tel ou tel endroit de France… Même si ça n’est pas significatif statistiquement », a ajouté le ministre. Aucun chiffre plus détaillé géographiquement, par département ou région, n’est indiqué dans le rapport de l’Education nationale.