Bretagne: Plusieurs rassemblements pour réclamer la libération de l’ex-activiste Vincenzo Vecchi
JUSTICE•Une audience doit se tenir jeudi pour examiner une demande de mise en liberté de l’ancien militant anticapitaliste italienJ.G. avec AFP
L'essentiel
- Plusieurs rassemblements ont eu lieu lundi en Bretagne pour soutenir Vincenzo Vecchi.
- Arrêté le 8 août, cet ancien militant anticapitaliste italien a été condamné à onze ans et demi de prison dans son pays pour des violences commises lors du sommet du G8 à Gênes.
- Une audience doit se tenir jeudi à Rennes pour examiner sa demande de remise en liberté.
Dix jours après l’arrestation de Vincenzo Vecchi, la mobilisation ne faiblit pas en Bretagne. Lundi en fin de journée, plusieurs rassemblements ont eu lieu dans la région pour réclamer la libération de l’ex-militant anticapitaliste italien. Arrêté le 8 août et emprisonné près de Rennes, le quadragénaire est dans l’attente d’une décision judiciaire sur sa remise à l'Italie.
Vincenzo Vecchi doit effectuer onze ans et demi de prison au terme de condamnations prononcées en 2007 et 2009 en Italie pour « dévastation et saccage » après la contre-manifestation du G8 de Gênes en 2001, et pour avoir participé à une manifestation antifasciste non autorisée qui avait dégénéré à Milan en 2006.
Installé depuis huit ans en Bretagne
« Ni prison ni extradition, libérez Vincenzo ! » pouvait-on lire sur des banderoles devant la mairie de Rochefort-en-Terre, village du Morbihan près duquel vivait depuis huit ans ce peintre en bâtiment, où une centaine de sympathisants et amis s’étaient rassemblés.
« Quand je vois la mobilisation qu’il y a ici et la façon dont cette mobilisation a inondé la Bretagne d’abord et la France ensuite, je me dis que j’ai envie d’espérer », confie Laurence Petit, membre du comité de soutien « Libérez Vincenzo », qui avait appelé à des rassemblements.
Reconnu coupable de dégradations à Gênes
En vertu de deux mandats d’arrêt européens fournis par les autorités italiennes (procédure simplifiée différente de l’extradition car plus rapide et relevant exclusivement de l’autorité judiciaire), Vincenzo Vecchi doit effectuer onze ans et demi de prison, après avoir déjà effectué un an de détention provisoire.
Il a notamment été reconnu coupable de dégradations contre des biens (banques, voitures, supermarché) lors du contre-sommet du G8 à Gênes en 2001, au cours duquel plus de 500 manifestants avaient été blessés et l’un d’entre eux, Carlo Giulani, tué par un carabinier.
La défense conteste toutefois les chefs d’accusation de « port d’arme » et « d’objets explosifs » mentionnés dans l’un des mandats d’arrêt, selon l’une de ses avocates, Me Marie-Line Asselin, qui s’appuie sur une décision de la Cour de cassation italienne rendue en 2012.
La demande de remise en liberté examinée jeudi
De petits rassemblements ont également eu lieu à Rennes, Lorient, Nantes ou Paris. « Les policiers à Gênes n’ont jamais été poursuivis pour les violences commises sur les manifestants. La justice est dure avec tous ceux qui relèvent la tête comme avec les gilets jaunes », estime Sandra, à Rennes.
Une audience se tiendra jeudi à 9 heures dans la capitale bretonne pour examiner une demande de mise en liberté du quadragénaire. La chambre de l’instruction se prononcera par ailleurs vendredi matin sur la recevabilité de la demande de complément d’information auprès de la justice italienne. Cette demande, faite par l’avocat général et la défense, a pour but de vérifier que les droits de la défense ont été respectés et que la peine n’est pas prescrite.