SOS vacances: Comment résister au «seum» des réseaux sociaux pendant l’été
P'TITS TIPS (1/5)•On les a attendues toute l’année, et pourtant, les vacances ne sont pas toujours un moment facile. Cette année, «20 Minutes» vous donne un coup de main pour passer un bel étéF.F.
L'essentiel
- Les complexes physiques, la peur de partir, trouver un bon plan… Les « problèmes » que peuvent poser les vacances sont multiples. Cet été, « 20 Minutes » a décidé de vous aider en cherchant quelques solutions.
- Cette semaine, nous nous penchons sur la déprime causée par les réseaux sociaux et comment y remédier.
Jessica en selfie dans sa graaaaaaaannnde piscine #MyHeaven #summer. David sur une plage paradisiaque de Méditerranée #TheBeach #Holidays. Cyril, sac au dos devant un magnifique lac de montagne, probablement (mais qui sait ?) après plusieurs heures de rando #Libertad #SummerBoy. Ça vous énerve ? Vous n’êtes pas seul, rassurez-vous. Il n’est pas rare de déprimer un peu en regardant la vie sensationnelle qu’affichent les autres sur les réseaux sociaux. Encore plus l’été, quand les gens n’ont vraiment rien d’autre à faire que de poster frénétiquement, dans le but non affiché mais complètement évident de vous « foutre le seum ».
« Je connais bien cette sensation de "bader", confie Anthony à 20 Minutes. Une sensation de perte de vitesse en scrollant un fil d’actualités trop bien rempli. » Nicolas aussi a connu une période difficile sur Facebook : « Je me suis rendu compte que mon moral était trop axé sur les publications des uns et des autres. Que je prenais trop à cœur les interactions à mes publications. »
« Idéalement, les vacances sont un moment de déconnexion. Mais pour certaines personnes, qui ont déjà en temps normal un usage compulsif des réseaux sociaux, se retrouver en famille H24 ou en couple, ça ne représente pas forcément le bonheur », analyse Michael Stora, psychologue et auteur de Hyperconnexion (Ed. Larousse). Les vacances, un moment de vérité ? Face à une vie qui peut se révéler décevante, certains se réfugient dans un « faux self » complètement idéalisé sur Instagram et compagnie. Place alors à une compétition acérée qui peut en laisser d’autres sur le carreau. Alors que faire pour éviter de déprimer ? Voici les conseils de la rédaction de 20 Minutes.
Bien choisir les gens avec qui l'on part
Ça vous semble aller de soi ? Pas si sûr. On ne doute pas que vous vous soyez assuré avant de partir que votre conjoint ou que vos amis sont des gens formidables. Mais aussi sympatoches soient-ils, s’ils sont accros à leur smartphone et aux réseaux sociaux, les vacances s’annoncent compliquées. « Quand quelqu’un est trop sur son portable et sur les réseaux sociaux, ça peut nous pousser à y aller nous aussi, pour voir ce qui s’y passe, c’est logique », estime Michael Stora. Et là c'est l'engrenage. Du coup, assurez-vous avant de partir que vos partenaires de vacances sont sur la même longueur d’onde que vous, pour passer un été IRL (in real life, pour ceux qui ne suivent pas).
Prendre du recul
Là aussi, ça va mieux en le disant mais ce n’est pas toujours si évident. Ce qu’on vous montre sur Instagram n’est pas la vraie vie. « C’est un instantané, on ne sait pas ce qu’il s’est passé ni avant ni après. Le hors champ est également totalement banni dans ce qu’il implique du quotidien. » En d’autres termes, on nous ment. Combien de temps vos amis ont-ils posé pour cette photo parfaite ? Ce couple qui a l’air tellement heureux devant un soleil couchant ne se serait-il pas engueulé deux minutes plus tard (et d'ailleurs, qui prend la photo ?) ? Savoir ce que l’on regarde (et aussi pourquoi on le fait ?), c’est important, et ça peut éviter sur du long terme de trouver sa propre vie moins parfaite que celle des autres.
« Cette surenchère dans l’idéal, qui n'est pas la réalité, peut vraiment être source d'angoisse pour certains », reconnaît Michael Stora. Une étude menée en 2017 par la Royal Society auprès de 1.500 Britanniques de 14 à 24 ans, estime qu’Instagram serait le réseau social « le pire pour la santé mentale » des jeunes utilisateurs… Globalement, Instagram, Snapchat et Facebook, très centrés sur les photos, sont les pires pour l’image corporelle de soi, l’anxiété et la dépression, car nous y sommes surexposés à des vies idéalisées.
Faire le tri sur sa timeline
Pour prendre du recul et éviter une petite déprime estivale, faire le tri dans ses contacts peut s’avérer très utile. Qui a besoin de suivre tous les mannequins ou autres influenceurs que compte Instagram ? « L’humour et l’auto ironie sont essentiels pour supporter la vie en général et les réseaux sociaux en particulier », note Michael Stora. Autrement dit, sachez faire le tri entre ce qui vous fait du bien et ce qui vous nuit. Zappez les autocentrés souvent ridicules et privilégiez les gens qui vous font rire. Il y en a aussi même sur Instagram.
Ou bien simplement : des chiots ou des chatons. « Meilleur antidépresseur du monde », pour Michael Stora.
Se déconnecter
Si vous n’avez pas réussi à faire tout ce qui est décrit plus haut, il existe une meilleure solution, qui est également la plus radicale : la déconnexion. Pour ne pas céder aux sirènes des timelines, Anne explique à 20 Minutes qu’elle a décidé de mettre en place des activités ou des ateliers « en équipe, pour passer de bons moments dans la journée sans être trop sur son portable ».
D’autres ont adopté des solutions plus radicales encore et s'en félicitent : « Depuis que je n’ai plus de compte Facebook mon esprit est plus libre et ma forme mentale bien meilleure. Du coup je vois plus mes amis car nous ne tombons plus dans la facilité de la rencontre virtuelle. Les vacances s’en trouvent améliorées et tout cela est très positif ! » nous confie Nicolas.
Et si vous manquez de volonté pour vous déconnecter il y a… des applis pour ça aussi : Flipd ou Offtime peuvent vous aider à retrouver un semblant de vie réelle. Au moins pour les vacances.