Lyon: Comment les Petites Cantines comptent essaimer dans toute la France
SOLIDARITE•Il s'agit d'une cantine de quartier solidaire où les habitants passent derrière les fourneaux et s'accueillentCaroline Girardon
L'essentiel
- Créées à Lyon, Les Petites Cantines (cantines solidaires et de proximité) lancent désormais un réseau.
- L’objectif : essaimer un peu partout en France.
- Elles espèrent que des collectifs d’habitants viendront les solliciter pour être accompagnés dans leur projet.
Tablier autour de la taille, Valérie s’affaire en cuisine, sourire aux lèvres. Enseignante à trois-quarts temps, elle est, ce qu’on appelle dans le milieu, « une convive ». Depuis un an, elle passe régulièrement au 74 rue de la Charité à Lyon, pour « bien manger », plaisante-t-elle. Mais surtout pour passer derrière les fourneaux des Petites Cantines. Les Petites Cantines ? Un concept lyonnais né en juillet 2015, qui lance désormais son réseau.
L’idée est simple : il s’agit d’une grande cuisine ouverte sur le quartier, au pied d’un immeuble. Ici, ce sont les habitants qui s’accueillent, cuisinent les uns avec les autres, dressent la table, débarrassent les couverts ou font la vaisselle. Tout ce qui est proposé dans l’assiette est bio, provient de circuits courts, des éleveurs de la région ou des invendus des commerces de proximité. Quant au prix du repas ? Il n’y en a pas d’établi. Chacun donne ce qu’il veut.
Une vingtaine de Petites Cantines dans trois ans
Créées pour briser l’isolement et lutter contre le sentiment de solitude en ville, les « Petites Cantines » ont rapidement trouvé leur public. Trois existent à Lyon, une a été lancée à Lille. Une quatrième devrait voir le jour à Strasbourg fin septembre, une cinquième est annoncée pour l’automne à Annecy. Enfin, une autre est prévue pour la fin de l’année dans le quartier de la Part-Dieu à Lyon.
« On espère d’ici à 2022, une vingtaine de Petites cantines dans toute la France », révèle Diane Dupré Latour, cofondatrice. L’idée n’est pas d’aller essaimer dans les territoires mais que les territoires viennent à nous. On n’a jamais tiré sur une feuille de salade pour la faire grandir alors on sait que cela prendra du temps ». Comme il a fallu un peu de temps pour trouver des partenaires acceptant de s’engager afin de soutenir le réseau.
Des cantines qui s’autofinancent
Les quatre cantines déjà implantées s’autofinancent quasiment à 100 %. « Le prix (libre) de l’adhésion, les participations au repas, les petites prestations effectuées à côté et les petits dons permettent de couvrir l’intégralité des frais et d'équilibrer les comptes, précise Etienne Thouvenot, cofondateur des Petites Cantines. Mais l’aide des mécènes est toutefois nécessaire pour financer les travaux dans les futurs lieux d’implantation. Et pour salarier les personnes qui accompagneront les futurs porteurs de projet ». A savoir les collectifs d’habitants, qui seraient à leur tour tentés de monter une petite cantine dans leur quartier.