G7 à Biarritz: «La ville ne sera pas bunkérisée», affirme son maire Michel Veunac
INTERVIEW•Du 24 au 26 août, le G7 se tiendra à Biarritz. « 20 Minutes » a interrogé le maire de la ville, Michel Veunac sur l'organisation du sommet alors que les touristes seront encore sur la côte basqueMickaël Bosredon
L'essentiel
- Le maire de Biarritz Michel Veunac (MoDem) assure avoir tout fait pour limiter les contraintes liées à l’organisation du G7 dans sa ville.
- Face aux commerçants qui craignent une baisse de chiffre d’affaires, il leur demande toutefois de rester ouverts durant l’événement.
- L’édile veut avant tout éviter les manifestations de black blocs dans la région au moment de l’événement.
Au lendemain de la venue du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui a visité les sites qui accueilleront le G7, le maire de Biarritz Michel Veunac a répondu aux questions de 20 Minutes. L’élu MoDem se dit confiant sur les conditions d’organisation de ce sommet, qui va faire venir 7.000 à 8.000 personnes du 23 au 26 août dans sa ville.
A un peu plus d’un mois du sommet, l’organisation concernant la sécurité du G7 notamment, ne va-t-elle pas perturber la vie des habitants ?
Il y aura des contraintes, mais nous avons essayé avec les services de l’Etat de les minimiser. Ainsi, le G7 ne se tiendra que sur quatre jours, avec le vendredi 23 qui est une journée de préparation. Et nous avons défini deux zones de sécurité, qui n’engloberont pas la totalité de la ville loin de là. Dans la première zone – la bleue –, la vie continuera, à condition de s’être muni du badge qui autorise à circuler. Nous en avons déjà distribué un peu plus de 15.000. Sur le bord de mer en revanche, ce sera la zone rouge, entre les sites occupés par le G7, dont l’hôtel du Palais qui recevra les sept délégations majeures. On n’y pénétrera qu’avec des accréditations. Je pense que les choses vont bien se passer. On est une ville d’accueil, et une des villes en France qui coche toutes les cases exigées par l’Elysée – qui a les normes les plus draconiennes qui soient – pour accueillir ce type d’événements.
Certains commerçants, et notamment des restaurateurs, craignent toutefois une baisse de leur chiffre d’affaires, et pensent même ne pas ouvrir pendant le sommet…
Je comprends les inquiétudes, mais je dis qu’il faut rester ouvert. Biarritz sera la ville la plus sanctuarisée de la terre au moment du G7, et il va y avoir une population rapportée conséquente, avec notamment 3.500 journalistes qui auront besoin de consommer. Ce n’est certainement pas le moment de fermer les commerces. Et s’il devait y avoir des pertes de chiffre d’affaires, l’Etat étudie des possibilités d’indemnisation, et la ville a les moyens de baisser les taxes de ceux qui seraient pénalisés. Biarritz ne sera pas bunkérisée, et surtout, Biarritz ne sera pas une ville morte.
N’aurait-il pas été préférable d’organiser ce G7 en septembre, plutôt qu’en août alors que la saison estivale ne sera pas encore terminée ?
Sans doute. Quand le Président m’a demandé si j’acceptais d’accueillir le G7, les dates étaient plutôt en septembre. Et puis, en fonction des calendriers de chacun de ces grands de ce monde, ces dates ont changé. Fin août, cela peut avoir effectivement des conséquences sur la fin de saison touristique. Mais s’il y a des dégâts économiques, on les réparera.
Craignez-vous des manifestations violentes, avant ou après le sommet ?
Le préfet est en train d’organiser avec les associations opposées au sommet un site où ils pourront manifester. Un contre-sommet. Et c’est très bien. Ce que nous voulons éviter, ce sont les black blocs, les casseurs, les vandales… On les craint sur la région, pas forcément sur Biarritz même, ni sur Bayonne et Anglet d’ailleurs, qui seront très protégées. En revanche, il se peut qu’en périphérie, ils essaient de se mêler aux manifestants pacifiques. Mais il y aura beaucoup de mesures prises pour éviter les casseurs.