Grève aux urgences: Plus 9 Français sur 10 soutiennent le mouvement
CONTESTATION•Démarré mi-mars à Paris après une série d’agressions, le mouvement de grève touchait plus de 140 services ce jeudi, selon un décompte du collectif Inter-Urgences20 Minutes avec AFP
Près de 92 % des Français soutiennent le mouvement de grève qui touche les urgences depuis plus de trois mois, révèle un sondage Odoxa, réalisé pour Le Figaro, France Info et la Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH)* et publié ce jeudi.
Dans le détail, six sondés sur dix (59 %) assurent soutenir « tout à fait » ce mouvement qui vise à obtenir « des recrutements et une augmentation des salaires », 33 % exprimant un soutien plus modéré.
Les passages aux urgences injustifiés pointés du doigt
Le constat est encore plus rude et unanime chez les professionnels de santé interrogés : 96 % soutiennent la grève des urgences, 91 % ayant le « sentiment » que les services d’urgences se détériorent « ces dernières années ». Parmi les professionnels hospitaliers, 60 % assurent que la grève des urgences a touché leur établissement.
Alors que les recours injustifiés à ces services, où les passages ont doublé en 20 ans, sont souvent montrés du doigt, 20 % des personnes interrogées déclarent s’être déjà rendues aux urgences parce qu’elles avaient « du mal à obtenir un rendez-vous avec un médecin ».
Plus rapide, plus pratique et moins cher
Une proportion qui grimpe à 31 % chez les 18-24 ans, 25 % chez les CSP- et 26 % en région parisienne. Près de deux personnes sur dix (15 %) expliquent être allées aux urgences parce qu’elles trouvaient cela « plus pratique et/ou rapide que d’aller chez le médecin », une sur dix invoquant la dispense d’avance de frais.
Démarré mi-mars à Paris après une série d'agressions, le mouvement de grève touchait plus de 140 services ce jeudi, selon un décompte du collectif Inter-Urgences.
* Enquête réalisée en ligne les 12 et 13 juin auprès d’un échantillon de 997 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus selon la méthode des quotas, et du 7 au 14 juin auprès d’un échantillon de 976 professionnels de santé (dont 911 exerçant à l’hôpital).