INSERTION PROFESSIONNELLEAu Cloître à Marseille, «on ne fait pas du social pour faire du social»

Marseille: Au Cloître, dans les quartiers Nord, «on ne fait pas du social pour faire du social»

INSERTION PROFESSIONNELLELe Cloître, un nouveau lieu d’entreprenariat social, vient de voir le jour dans les quartiers nord de Marseille pour la réinsertion des jeunes
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Le Cloître est un lieu d’entreprenariat social ouvert par les Apprentis d’Auteuil dans les quartiers Nord de Marseille.
  • L’objectif est de faire venir des entreprises dans ce lieu prestigieux afin qu’elles forment et réinsèrent des jeunes des quartiers voisins.

Un havre de paix et de tranquillité en plein cœur des quartiers Nord de Marseille. Perché dans le quartier de Saint-Jérôme, dans le XIIIe arrondissement de Marseille, un nouveau lieu a vu le jour il y a cinq mois environ : Le Cloître. A vocation religieuse pendant près de 50 ans, ce site vise désormais à « susciter des motivations en donnant envie de faire à travers l’économie sociale », explique Nicolas Truelle, directeur général de la fondation des Apprentis d’Auteuil.

La fondation Apprentis d’Auteuil, qui accompagne des jeunes vers la réinsertion, a entrepris près de 3.5 millions d’euros de travaux, financés à hauteur de 1.385 millions d’euros par la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, via un fonds européen. Les près de 6.000 m2 de bâtiment ont été entièrement rénovés pour y accueillir un « pôle d’entreprise et d’innovation sociale ».

L'intérieur du Cloitre, où l'on aperçoit la terrasse du restaurant « Les jardins du cloître ».
L'intérieur du Cloitre, où l'on aperçoit la terrasse du restaurant « Les jardins du cloître ». - Adrien Max / 20 Minutes

« Ici on ne fait pas du social pour faire du social »

« Nous souhaitons que des entreprises s’installent dans ce lieu prestigieux, avec la condition de s’engager dans l’insertion professionnelle et dans la formation de jeunes des quartiers avoisinants. Il doit y avoir une vraie logique économique et sociale, pour faire du cloître le vaisseau amiral d’autres entreprises », détaille Arnaud Castagnède, administrateur du Cloître.

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Depuis l’ouverture du lieu, en janvier, douze entreprises ont déjà tenté le pari. Parmi elles, Simplon, qui forme les jeunes aux métiers du numérique, L2Phone pour les métiers de la relation clients ou les jardins du cloître, un restaurant locavore. Le paysan urbain, qui cultive des jeunes pousses en agriculture urbaine, a également investi les lieux pour une visée pédagogique auprès des habitants du quartier, tout en formant des jeunes.

Les jeunes pousses de la ferme urbaine « Le paysan Urbain ».
Les jeunes pousses de la ferme urbaine « Le paysan Urbain ».  - Adrien Max / 20 Minutes

Mina Rouabah-Roux est la tête de Mina Kouk, un service de traiteur installé au sein du Cloître, et qui propose « un mix de cuisines méditerranéennes » sous forme de buffets, de plateaux-repas ou de prestations digne des restaurants. « Mes employés vont du chef étoilé à des personnes analphabètes, mais ce sont tous des passionnés. J’ai fait mes études à Saint Jérôme et j’ai vu que les jeunes n’avaient pas les mêmes chances selon leurs origines sociales. Ic,i on ne fait pas du social pour faire du social, c’est ridicule. On essaye de donner un sens à leur vie, de croire en eux et ça, ça les change de monde », explique-t-elle.

Un circuit court pour susciter la curiosité

Les jeunes sont aiguillés vers les entreprises du Cloître grâce à des dispositifs déjà existants des Apprentis d’Auteuil, comme Impact Jeunes. « On travaille dans des circuits courts, dans l’espace comme dans la durée. On ne peut pas donner un rendez-vous à un jeune un mois plus tard, sinon on le perd. On part de ce lieu agréable et prestigieux sur les territoires nord pour susciter de la curiosité et de l’envie chez eux », détaille Arnaud Castagnède.

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Le cloître espère former 230 jeunes par an, à travers 23 contrats de professionnalisation, dont huit CDI. « L’objectif n’est pas forcément de brasser de plus gros effectifs, nous espérons surtout attirer davantage d’entreprises qui pourront intégrer des jeunes et les former dans leurs structures », avance Arnaud Castagnède.