SANTELes personnels des urgences crient leur ras-le-bol à Nantes

Nantes: Les personnels des urgences se rassemblent et crient leur ras-le-bol

SANTEIls réclament plus de moyens humains, financiers et matériels
David Phelippeau

David Phelippeau

Un ras-le-bol général. Quelque 200 manifestants, personnels de services d’urgence, se sont rassemblés ce jeudi à Nantes devant les grilles de l’Agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire pour demander plus de moyens et d’effectifs. « C’est la cocotte-minute dans la salle d’attente… jusqu’au moment où on se fait insulter », souffle Sylvie R., 44 ans, infirmière aux urgences de l’hôpital de Château-Gontier (Mayenne), un point d’exclamation rouge peint sur la joue.

Du haut de ses 20 années d’expérience, cette manifestante dit avoir vu la situation se détériorer : « On accueille 20.000 personnes par an pour un établissement qui a une capacité de 10.000 personnes par an. Il y a des travaux qui vont être faits, mais on manque de personnel. » « Urgences surchargées tous en danger », « Donnez-nous les moyens de soigner dans la dignité », « Buzyn magne-toi le popotin », pouvait-on lire sur des pancartes et banderoles.

« Des sous, des lits, des soignants… »

Des soignants, venus aussi de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) ou Angers, ont formé une chaîne humaine et ont scandé trois revendications : « Des sous, des lits, des soignants. »

Une délégation, parmi laquelle se trouvait Christophe Le Tallec, délégué régional et vice-président national du collectif Inter-urgences, et Olivier Terrien, secrétaire général CGT au CHU de Nantes, était reçue dans la matinée dans les locaux de l’ARS.

Nouvelle journée de mobilisation à Paris le 2 juillet

« La problématique des urgences c’est la pointe de l’iceberg qui dépasse », a souligné Yohann Rouvière, permanent CGT, devant les grilles de l’agence où ont été accrochées plusieurs banderoles.

« Le modèle financier de l’hôpital pousse à aller chercher des parts de marché et la rentabilité, mais nous les soignants, notre cœur de métier c’est de prendre en charge les patients », a-t-il ajouté, déplorant une incompatibilité, selon lui, avec la notion de service public. Après trois mois de grève dans plusieurs services d’urgence en France, la ministre de la santé Agnès Buzyn a promis de débloquer 70 millions d’euros pour les urgences, notamment pour financer des primes. Effort jugé insuffisant par les syndicats CGT, FO et SUD, et pour le collectif, qui ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation à Paris le 2 juillet.