Lyon: Un nouveau centre d'accueil temporaire pour les réfugiés bientôt installé sur un terrain en friche
DEMANDEURS D'ASILES•Habitat & Humanisme va ouvrir en septembre un centre d’accueil et d’orientation pour demandeurs d’asile d'un nouveau genre à LyonBenjamin Terrasson
L'essentiel
- L’association Habitat & Humanisme a présenté ce mardi le futur village temporaire qui accueillera des migrants prochainement sur un terrain en friche mis à disposition par Bouygues.
- Ce centre compensera la fermeture d’un précédent lieu d’accueil.
- Fait de containers aménagés, le futur centre d’accueil accueillera 80 personnes suivies par l’association.
Une friche industrielle mise à disposition des populations démunies grâce à un partenariat innovant. Un village mobile pour migrants va être aménagé d’ici au mois de septembre dans le VIIe arrondissement de Lyon, a annoncé ce mardi Habitat & Humanisme, à quelques jours de la journée mondiale des réfugiés organisée le 20 juin.
Quatre-vingts réfugiés – des familles ou personnes isolées en demande d’asile suivies par l’association – seront hébergés dans ce village fait de containers, qui doit être aménagé sur un terrain de 2.000 m² en friche mis à disposition par la société Bouygues Immobilier.
Un nouveau lieu pour compenser la fermeture d’un centre du VIe
Ce nouveau lieu hébergera des migrants aujourd’hui domiciliés dans un centre du VIe arrondissement, qui doit fermer ses portes cet été pour devenir une résidence étudiante. Tout sera mis en œuvre pour « éviter qu’il y ait un creux entre la fermeture du centre annoncée pour la fin août et l’ouverture du village début septembre », assure Martin Haentjens, directeur administratif et financier d’Habitat & Humanisme Rhône.
Mais dans le VIIe non plus, l’installation du village sur le site en friche ne sera pas pérenne. « Le terrain est prêté par Bouygues Immobilier pour deux ans », explique Matthieu de Châlus, directeur général de l’association dans le département. Il accueillera ensuite un programme immobilier en préparation chez le promoteur. C’est la raison pour laquelle d’anciens containers maritimes réaménagés ont été imaginés pour accueillir les futurs arrivants. Une solution moins onéreuse, « solide et surtout transportable », développe le directeur, qui espère que le partenariat avec Bouygues sera suivi d’autres opérations similaires.
« Les préjugés ne résistent pas à la réalité »
« On espère un mouvement de fond de libération de biens fonciers temporaires, dans une perspective solidaire », souligne Matthieu de Châlus, déjà en quête d’un autre lieu pour accueillir les réfugiés dès lors que le site mis à disposition par Bouygues ne pourra plus être occupé. Une quête encore difficile, l’installation d’un village de ce type nécessitant l’acceptation des riverains.
« L’accueil de ce type de population pose parfois problème au voisinage, il y a la peur que cela entraîne de la délinquance. Certains maires ont peur des conséquences électorales d’un tel accueil », explique Martin Haentjens. Pourtant, assure-t-il, ces « préjugés ne résistent pas à la réalité ».
Une expo photo avant l’arrivée des réfugiés
« Ce sont des gens qui ont tout quitté pour s’insérer dans une nouvelle société. Chez les demandeurs d’asile, il y a une très forte volonté d’intégration qu’on ne retrouve pas chez toutes les populations en difficulté ». Dans le VIe arrondissement huppé de Lyon où les migrants sont accueillis depuis plusieurs mois, l’expérience s’est « bien passée », assure le maire du secteur Pascal Blache.
Dans le quartier de Gerland, l’espoir d’une cohabitation réussie domine. Dans la perspective de l’arrivée des réfugiés, La Commune, un lieu consacré à la restauration et à l’événementiel, organise une exposition photo des visages des futurs locataires du centre pour migrants, réalisée par Christophe Pouget. Un joli cadeau d’accueil.