Marseille: Jean-Claude Gaudin rétropédale sur l'ouverture d'une salle de shoot
SANTE•Alors que l’ouverture d’une salle de shoot à Marseille se profilait, le maire Jean-Claude Gaudin a expliqué ce lundi matin qu’elle n’était « pas tout à fait prête »20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille, a expliqué ce lundi matin en conseil municipal que pour l’instant la ville n’ouvrirait pas de salle de shoot.
- En avril, l’adjoint à la santé Patrick Padovani avait indiqué que Marseille s’apprêtait à devenir la troisième ville de France à ouvrir une salle de consommation à moindre risque.
Le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a exclu « pour l’instant » toute ouverture de salle de consommation de drogue à moindre risque, ou « salle de shoot », estimant lundi que le projet, contesté, n’était « pas tout à fait prêt ».
En avril, l’adjoint à la Santé Patrick Padovani avait indiqué que Marseille s’apprêtait à devenir la troisième ville de France, après Paris et Strasbourg, à envisager l’ouverture d’une telle salle. Mais à l’approche des municipales, des élus, y compris de la majorité de Jean-Claude Gaudin, qui ne se représente pas, ont manifesté leurs réticences, craignant notamment des troubles de voisinage.
« C’est moi qui prends la décision, pas la ministre de la Santé »
« Pour l’instant, la décision c’est qu’on n’ouvre rien. C’est clair, net et précis », a déclaré le maire de Marseille interpellé sur le sujet, notamment par EELV, qui soutient l’idée, lors du conseil municipal. « Il faut poursuivre les discussions », a ajouté Jean-Claude Gaudin, qui estime qu’une salle de shoot ne pourrait voir le jour qu’à l’intérieur d’un hôpital et sous contrôle de médecins. La décision d’ouvrir une salle de consommation à moindre risque (SCMR), « c’est moi qui la prends, c’est pas la ministre » de la Santé, Agnès Buzyn, a-t-il ajouté.
L’élu municipal Stéphane Mari, qui soutient La République en Marche, avait expliqué de son côté que le dossier serait validé « in fine par le ministère de la Santé », et que « la date butoir du dépôt du projet au ministère est septembre ».
Une centaine de salles dans le monde
La loi Santé de décembre 2015 a autorisé l’expérimentation des SCMR pendant une période de six ans, à partir de l’ouverture de la première salle française. Deux salles ont ouvert à l’automne 2016, à Paris, dans le quartier de la gare du Nord, puis à Strasbourg.
La première SCMR a ouvert en 1986 en Suisse. Il en existe aujourd’hui plus d’une centaine dans le monde, qui permettent aux toxicomanes de consommer leur drogue dans un environnement sécurisé et propre, avec du matériel stérile, en présence de personnel médical.