VIDEO. Trottoirs interdits, stationnement encadré... Des mesures pour encadrer la circulation des trottinettes électriques
DEPLACEMENT•Le maire de Lyon a pris un arrêté pour encadrer la pratique de la trottinette électrique en attendant le décret du gouvernementElisa Frisullo
L'essentiel
- Face au vide juridique entourant l’usage des trottinettes électriques, le gouvernement prépare un décret qui devrait entrer en vigueur en septembre.
- En attendant, la mairie de Lyon vient de prendre un arrêté pour réglementer un peu la circulation et le stationnement de ces engins, estimés à plus de 5.000 actuellement dans la ville.
Leur déploiement au pas de charge ces derniers mois dans les centres-villes a mis les autorités locales dans l’embarras faute de réglementation encadrant leur utilisation. Mais à Lyon, comme au niveau national, de nouvelles mesures, déjà en vigueur ou en préparation, vont désormais modifier les habitudes des usagers des trottinettes électriques.
En attendant le décret du gouvernement, qui devrait entrer en vigueur en septembre, le maire de Lyon Gérard Collomb vient de prendre un arrêté pour encadrer quelque peu la circulation et le stationnement de ces deux-roues en free floating. 20 Minutes vous détaille ce qu’il fait savoir pour rouler sans risquer une amende entre Rhône et Saône, où le nombre d’engins déployés par huit opérateurs est estimé à 5.000.
Les trottoirs et les berges de Saône interdites
C’est la mesure essentielle de l’arrêté pris mercredi par la mairie lyonnaise. Il est désormais interdit en trottinette électrique de rouler sur les trottoirs et sur les berges de Saône, non dotées d’espaces spécifiques réservés aux deux-roues. « Leur stationnement reste autorisé sur les trottoirs, uniquement s’il ne constitue pas une gêne aux piétons, aux personnes à mobilité réduite et à l’activité des commerçants et des marchands forains », précise l’arrêté. En cas de non-respect de ces nouvelles règles, l’usager s’expose à une amende de 38 euros.
Des règles locales de bonne conduite
L’arrêté municipal intervient après la rédaction d’une charte de bonne conduite liant la mairie aux opérateurs de trottinettes en free floating. Ce texte, dont la valeur est davantage symbolique que réglementaire, a été voté en mars par le conseil municipal. Il prévoit un certain nombre de règles visant à permettre le déploiement des trottinettes dans de bonnes conditions, et dans le respect des autres usagers de l’espace public. La charte prévoit ainsi qu’il est interdit de rouler en trottinette sur les voies de tram et dans les cimetières, où le stationnement des engins est également proscrit. Il est également rappelé que ces deux-roues doivent circuler à 25 km/h maximum et qu’elles peuvent être tolérées sur les pistes cyclables. Premier à s’être déployé à Lyon, Lime s’est engagé récemment à brider ses trottinettes dans les zones piétonnes. Selon l’opérateur, qui s’est confié au Progrès, il sera impossible de rouler à plus de 8 km/h rue Saint-Jean, rue de la République, rue Mercière, rue Moncey ou encore rue Victor-Hugo.
En termes de stationnement, les opérateurs, auxquels une redevance de 30 euros par engin devrait être demandée dès septembre par la mairie, doivent s’engager à retirer la totalité ou la majorité de leurs trottinettes la nuit et à les remettre le matin sur le terrain. Les véhicules doivent être stationnés sans entraîner de gêne pour les piétons et les véhicules. Dans les zones de forte affluence, comme les principales places du Vieux-Lyon et de la Presqu’île, l’opérateur doit veiller à empêcher le stationnement des trottinettes.
D’autres interdictions à venir
Le décret, en préparation au niveau national, prévoit une série de mesures qui pourrait être mise en place en septembre. Il devrait être notamment interdit de rouler en trottinette sur les axes où la vitesse autorisée est supérieure à 50 km/h. Le texte prévoit aussi d’interdire la circulation à deux sur le même engin, une pratique très fréquente aujourd’hui, et d’autoriser l’usage de ces trottinettes aux enfants âgés de 8 ans et plus. En dessous de 12 ans, le port du casque devrait être obligatoire. Les amendes prévues dans le cadre du décret sont nettement supérieures à celles désormais en vigueur à Lyon. L’usager roulant sur un trottoir s’exposera à une amende de 150 euros et celui pris en excès de vitesse (plus de 25 km/h) pourra se voir infliger une amende de 1.500 euros. Des tarifs qui pourront toutefois varier d’une ville à une autre, le décret modifiant le code de la route prévoyant de laisser aux maires la possibilité d’appliquer des dérogations aux mesures fixées par le gouvernement.