VIOLENCESSyndicats et opposition dénoncent la gestion des violences du gouvernement

Manifestation du 1er-Mai: Syndicats et opposition dénoncent la gestion des violences du gouvernement

VIOLENCESIls accusent la police d’avoir « essayé de voler » le 1er mai aux organisations syndicales
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les syndicats CGT et Solidaires, de même que plusieurs responsables politiques d’opposition, ont vivement critiqué le dispositif sécuritaire mis en place mercredi à Paris pour répondre aux violences des radicaux lors de la manifestation du 1er mai, mais le gouvernement s’est défendu.

Pour Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, « il y a un problème » avec le préfet de police Didier Lallement et le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Avant même le départ de la manifestation, en début d’après-midi, le leader syndical avait été contraint de quitter le cortège de tête, après avoir été pris à partie par des radicaux.

La police a « tiré des gaz lacrymogènes sur la CGT », alors que les militants syndicaux étaient « très identifiables », a dénoncé Philippe Martinez en fin de journée sur BFM-TV. Lui-même confie avoir dû « reculer », car « vous savez, les gaz lacrymogènes, malgré le 1er mai, ne sont pas parfumés au muguet ».

« Des coups portés à des camarades de la CGT bien identifiés »

Il est revenu dans le cortège par la suite, en s’en prenant à Christophe Castaner et aux forces de l’ordre. « Pour un ministre de l’Intérieur qui nous avait dit "je maîtrise la situation, j’ai changé le préfet, vous allez voir ce que vous allez voir", eh bien, on a vu », a-t-il dit aux médias, une fois revenu dans le cortège de tête, visiblement très énervé. « Des coups (ont été) portés à des camarades de la CGT bien identifiés » par des forces de l’ordre, a-t-il assuré en fin de journée. Plus tôt, la CGT avait dénoncé dans un communiqué « une répression inouïe et sans discernement » de la part des forces de l’ordre, en réponse aux « actes de violence de certains ».

Dans une interview sur le site du Parisien, le ministre s’est dit « surpris » des accusations de M. Martinez. « Nous avons un bilan qui montre l’efficacité du dispositif mis en place à Paris mais aussi en province, » a-t-il dit. Concernant le leader syndical, « en aucun cas, il n’a été délibérément ciblé. Quand j’ai appris qu’il avait quitté le cortège, je lui ai adressé un message. Nous avons tout fait pour que le cortège puisse partir à l’heure prévue et cela a bien été le cas. Ce sont les casseurs qui ont voulu voler ce traditionnel rassemblement syndical », a insisté le ministre.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

La préfecture de police aussi a réfuté ces accusations. « La CGT n’a jamais été la cible des policiers et gendarmes qui ont assuré leur mission avec détermination face à des casseurs violents », a-t-elle assuré dans un communiqué posté sur Twitter. « Les forces de l’ordre ont pour mission de faire respecter l’ordre républicain, qui permet à chacun d’exprimer ses opinions en toute sécurité », a-t-elle encore commenté.

« Une interview avec un masque à cause des gaz lacrymogènes »

Eric Beynel, porte-parole de Solidaires, a accusé la police d’avoir « essayé de voler » le 1er mai aux organisations syndicales. « On n’a pas arrêté d’être harcelés par les forces de l’ordre. J’ai dû répondre à une interview avec un masque à cause des gaz lacrymogènes » juste avant le départ de la manifestation parisienne, a-t-il raconté à l’AFP.

La mise en cause des forces de l’ordre a également fait réagir le syndicat de police Alliance, pour qui « les policiers ont fait leur travail avec professionnalisme ». Au lieu de « s’attaquer injustement à nos collègues », Philippe Martinez « ferait mieux de les défendre, de les soutenir et surtout les remercier de l’avoir protégé », a affirmé un porte-parole du syndicat policier.

« Le gouvernement peut se frotter les mains »

Plusieurs responsables d’opposition ont également imputé au gouvernement la responsabilité des heurts. Pour la présidente du RN Marine Le Pen, le mouvement des gilets jaunes est « victime » des images de violence, ce qui « arrange » l’exécutif. « C’est le gouvernement qui exclusivement porte la responsabilité des violences qui se déroulent aujourd’hui », a-t-elle accusé. Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France (DLF), a dénoncé de son côté un « laxisme d’Etat ».

Du côté de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a fustigé « une forme d’incompétence, d’incapacité à doser l’usage de la force de la part de monsieur Castaner ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

« Le gouvernement peut se frotter les mains », a tweeté de son côté l’élu parisien Ian Brossat, tête de liste PCF aux Européennes. « On ne parle pas des 240 défilés qui se sont déroulés dans le calme partout en France, plus fournis que l’an dernier. On ne parle pas de la colère sociale, des salaires et des délocalisations. Lamentable », a-t-il ajouté.