SECURITE ROUTIEREUn député LREM propose un droit à l'erreur sur les routes à 80 km/h

L'essentiel

  • Mise en place depuis moins d’un an, la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires reste très discutée.
  • Le gouvernement planche sur des mesures pour l’assouplir.
  • Député LREM de Haute-Garonne, Mickaël Nogal propose un système d’avertissements pour les excès de vitesse inférieurs à 10 km/h.

Il ne remet pas en cause la mesure, mais entend y apporter « plus de souplesse pour mieux responsabiliser les citoyens ». Député LREM de Haute-Garonne, Mickaël Nogal apporte sa pierre au débat sur la limitation de la vitesse à 80 km/h, toujours vivace près d'un an après sa mise en place, le 1er juillet 2018, et après cinq mois de crise des « gilets jaunes ».

« A la suite du grand débat et dans le cadre du séminaire gouvernemental [lundi], j’ai proposé qu’en cas d’excès de vitesse compris entre 1 et 9 km/h, il y ait un avertissement, sur papier ou dématérialisé, pour que le citoyen prenne conscience de ce qu’il a fait, détaille l'élu toulousain de 28 ans. Au bout de deux avertissements, la sanction s’applique. »

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Ce droit à l’erreur ne concernerait que les « petits » excès de vitesse commis sur des routes limitées à 80 km/h, autrement dit les axes secondaires sans séparation de voies. Aujourd’hui, tout usager qui commet un excès de vitesse inférieur à 20 km/h sur ces portions du réseau doit payer une amende de 68 euros. Il perd aussi un point sur son permis de conduire.

« Du gagnant-gagnant »

« Beaucoup de Français n’ont pas forcément bien perçu cette mesure d’intérêt général, prise pour préserver des vies car une route nationale sans séparateur central est plus accidentogène qu’une autoroute ou une rocade, reprend Mickaël Nogal. Certains l’ont pris comme une volonté de l’Etat de ponctionner plus d’argent aux usagers de la route. Avec cette proposition, c’est du gagnant-gagnant : les automobilistes seront plus vigilants et plus compréhensifs. »

Mickaël Nogal, député de la 4e circonscription de la Haute-Garonne.
Mickaël Nogal, député de la 4e circonscription de la Haute-Garonne. - B. Colin - 20 Minutes

Le député de la majorité présidentielle indique que les détails doivent être peaufinés avec la police et la gendarmerie, qui « ont plutôt bien reçu » cette initiative, assure-t-il. Par exemple : au bout de combien de temps le premier avertissement sera-t-il effacé, si le conducteur se tient à carreau ? La proposition pourrait s’inspirer de ce qui se fait actuellement : lorsqu’un automobiliste auteur d’une infraction lui coûtant un point sur son permis de conduire n’en commet pas d’autres au bout de six mois, il récupère automatiquement son point.

« J’ai soumis cette idée, j’attends de voir ce que le gouvernement souhaite en faire, conclut Mickaël Nogal. J’espère qu’elle recevra un accueil favorable. » Lundi, à l’issue du séminaire à Matignon, Edouard Philippe a présenté le calendrier des réformes annoncées par Emmanuel Macron la semaine dernière. Le Premier ministre a notamment assuré que le sujet des 80 km/h serait examiné, dans un contexte défavorable pour la Sécurité routière : l’année 2019 a commencé par trois mois consécutifs d’augmentation du nombre de morts sur les routes.