JUSTICEReconstitution nocturne dans la maison du quadruple meurtre des Troadec

VIDEO. Affaire Troadec: Reconstitution cruciale dans la maison du quadruple meurtre ce lundi soir

JUSTICELe principal suspect, Hubert Caouissin, sera transporté lundi soir sur les lieux du crime pour expliquer sa version des faits
Frédéric Brenon

F.B. avec AFP

L'essentiel

  • Pascal et Brigitte Troadec, ainsi que leurs deux enfants Sébastien et Charlotte, ont été assassinés le 16 février 2017, chez eux, à Orvault.
  • Après avoir avoué les crimes, Hubert Caouissin a été mis en examen et écroué en mars 2017.
  • Plusieurs questions restent sans réponse, notamment la préméditation.

Un peu plus de deux ans après le meurtre de Pascal, Lydie, Sébastien et Charlotte Troadec, Hubert Caouissin sera de retour dans la maison du drame, ce lundi soir, à Orvault, près de Nantes. Le principal suspect du quadruple homicide, par ailleurs beau-frère de Pascal Troadec, sera extrait de sa cellule afin de participer à une reconstitution. La première sur les lieux du crime. Celle-ci devrait débuter vers 21h afin de retrouver des conditions de luminosité semblables à celles de l’époque des faits.

Y avait-il préméditation ?

Sous les yeux des magistrats et avocats, Hubert Caouissin devra répéter la scène et expliquer précisément comment il a pu se cacher dans un coin de la maison, être repéré par Pascal Troadec, puis tuer les quatre occupants à l’aide d’un pied-de-biche subtilisé au père de famille. C’est en effet la thèse qu'il défend depuis le début. Selon ses déclarations, Hubert Caouissin serait ainsi entré chez les Troadec avec l’intention de trouver des preuves démontrant que son beau-frère avait bien volé un héritage familial de lingots d’or.

La partie civile, elle, ne croit pas à cette version des faits. Elle considère que le suspect s’était introduit dans la maison avec l’intention ferme de donner la mort aux Troadec pendant leur sommeil. Et qu’il y avait donc préméditation. L’arme du crime, elle, n’a jamais pu être retrouvée.

L’état des corps ne permet pas de savoir

« Le but est d’abord de vérifier que les déclarations du suspect sont compatibles avec la matérialité des lieux, la disposition des pièces et qu’elles le sont aussi avec ce qu’ont pu établir les experts » notamment ceux en morphoanalyse, indique Loïc Cabioch, compagne de Lydie Troadec, elle-même mise en examen pour « modification de l’état des lieux d’un crime » et « recel de cadavres », mais qui ne sera pas présente lundi soir.

Pascal, Brigitte, Charlotte et Sébastien Troadec.
Pascal, Brigitte, Charlotte et Sébastien Troadec. - AFP-Police judiciaire

Cette reconstitution est d’autant plus importante que, compte tenu de l’état très dégradé des corps, les enquêteurs n’ont pu définir avec certitude la cause des décès. Car le second volet du drame s’est joué loin d’Orvault, dans la propriété d’Hubert Caouissin à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère) où il a avoué avoir fait disparaître les victimes, en les brûlant dans un four ou en les enterrant sur son terrain. Des morceaux de corps avaient été découverts peu après les faits. Mais d’autres parties, notamment les crânes des victimes, demeurent introuvables.

L’instruction de l’affaire pourrait s’achever ces prochaines semaines. Le procès ne devrait pas se tenir avant 2020.