«Gilets jaunes»: La direction de l'AP-HP reconnaît un usage «inapproprié» d'un fichier recensant les blessés
HOPITAUX•Le « Canard Enchaîné » a révélé l’existence d’un fichier recensant le type de blessures lors de grands événements, dont les manifestations de « gilets jaunes »20 Minutes avec AFP
La direction des hôpitaux publics de Paris a reconnu mercredi qu’un fichier nominatif, recensant les blessés pris en charge lors de grands événements, notamment les manifestations de « gilets jaunes », avait parfois inclus « de manière inappropriée » des précisions de nature médicale, une pratique qu’elle entend « corriger ».
Selon le Canard Enchaîné de mercredi, qui a eu accès à des données issues de ce fichier, certaines des fiches concernées comportent, à la case « commentaire », des précisions sur le type de blessure, comme « Tir Flash-Ball : plaie arcade », ou « problème au poignet, suite coup de matraque selon le patient ».
Des instructions données aux équipes
Dans une interview au Figaro, le directeur général adjoint de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), François Crémieux, assure qu’aucune information confidentielle n’est normalement inscrite sur ces fichiers. « Soyons clairs : aucune information médicale ne doit être contenue dans SI-VIC. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a défini l’objet et l’usage de ce dispositif et les informations médicales doivent figurer uniquement dans le dossier du patient. Or, cette case « commentaire » a été utilisée à mauvais escient, de manière inopportune et inappropriée chez une grosse dizaine de patients », explique-t-il, plaidant un manque de clarté dans les consignes aux équipes.
Le fichier SI-VIC a par ailleurs été mis en place à quatre reprises fin 2018, au début du mouvement des «gilets jaunes», mais pour l’heure la direction n’a pas recensé le nombre de fois où la case « commentaire » a pu fait l’objet d’un tel usage non approprié lors de ces quatre samedis, a-t-il ajouté. La direction dit avoir donné des « instructions » pour « corriger ces éléments ». La semaine dernière, un « gilet jaune » blessé le 9 février avait annoncé qu’il allait déposer plainte contre X, soupçonnant un possible fichage « illicite » par l’hôpital parisien l’ayant opéré.