Notre-Dame-des-Landes: Déjà 350.000 euros récoltés pour acheter des terres au profit de la ZAD
NOTRE-DAME-DES-LANDES•Un fonds de dotation a été lancé en janvier. Un millier de contributeurs ont déjà fait un donFrédéric Brenon
Le 17 janvier dernier, alors que Notre-Dame-des-Landes célébrait le premier anniversaire de l’abandon du transfert de l’aéroport, la ZAD et ses soutiens annonçaient le lancement d’un fonds de dotation. Objectif : collecter de l’argent pour pouvoir acheter des terres et bâtiments situés sur l’ex-future zone aéroportuaire, au cas où ceux-ci seraient en vente, afin de garantir une « une gestion collective » et de « poursuivre les expérimentations » dans le « respect de l’agriculture paysanne ».
Trois mois plus tard, la perspective d’une mise en vente de biens rétrocédés au conseil départemental ou appartenant à l’Etat n’a pas évolué. Mais les porteurs du fonds de dotation se tiennent « prêts à agir le moment venu ». Ils ont déjà réussi à convaincre un millier de donateurs pour une somme totale d’environ 350.000 euros. « C’est une somme énorme compte tenu du grand flou de la situation », se réjouit Geneviève Coiffard, présidente du fonds de dotation baptisé « La Terre en commun ».
« Il nous faudrait un million d’euros très vite »
Les dons vont de cinq à « plusieurs dizaines de milliers d’euros ». Les donateurs sont essentiellement des particuliers. Ils proviennent du Grand Ouest mais pas seulement. « La ZAD a développé des réseaux de soutiens dans toute la France », explique Geneviève Coiffard. Quelle est leur motivation ? « Défendre l’esprit collectif et de solidarité de la ZAD. Contribuer au fonds de dotation, ce n’est pas une démarche pour gagner de l’argent. Il n’y a part de parts, pas d’actions, pas de dividendes. Les biens acquis seront placés hors de toute spéculation. »
Si le premier bilan est jugé « très encourageant », la collecte est toutefois « encore loin du compte ». « Il nous faudrait un million d’euros très vite, rappelle Geneviève Coiffard. Et ensuite monter à deux ou trois millions. C’est un gros pari. Mais on pense que c’est jouable. On estime que 80.000 personnes cumulées sont venues sur la ZAD ces dernières années pour la défendre. Si on arrive à accrocher une partie de ces gens-là, ça aura du poids. »