Intervention d'Emmanuel Macron: Un coup d'«illusionniste» pour les «gilets jaunes»
ALLOCUTION•Une semaine après la restitution de la consultation, Emmanuel Macron doit dévoiler, ce lundi soir, « les chantiers d’action prioritaires et les premières mesures concrètes »20 Minutes avec AFP
Ils n'en attendent rien. Alors qu’Emmanuel Macron doit annoncer, ce lundi soir, une série de mesures pour répondre au grand débat national et à la crise des « gilets jaunes », ces derniers estiment que ces annonces ne permettront pas au chef de l’Etat de rétablir la confiance perdue en « une certaine classe politique ».
Les promesses du président de la République qui a annoncé « des changements en profondeur » ne convainquent pas plusieurs figures du mouvement de contestation qui se prononcent sur la base des possibles mesures déjà parues dans la presse.
« Monsieur le Président, le compte n’y est pas »
Parmi les pistes évoquées : une baisse de l’impôt sur le revenu avec l’éventuelle mise en place de nouvelles tranches pour le rendre plus progressif, la réindexation des « petites retraites » sur l’inflation, la prise en compte du vote blanc, ou encore l’amélioration du paiement de la pension alimentaire aux mères célibataires. « Monsieur le Président, le compte n’y est pas », interpelle Ingrid Levavasseur, ancienne figure des « gilets jaunes », accusant dans une lettre ouverte publiée lundi Emmanuel Macron de jouer à « l’illusionniste ».
« Quand les pauvres seront encore plus pauvres, quand les territoires perdus seront encore plus vides, vous n’aurez d’autres alternatives que de continuer à vendre à des puissances financières, le plus souvent étrangères, les richesses de la France », écrit la présidente de l’association Eclosion démocratique, en évoquant la privatisation des Aéroports de Paris (ADP).
« Pour nous faire passer la pilule, il va encore nous jeter quelques miettes pour calmer le jeu »
Pour d’autres « gilets jaunes », quelles que soient les annonces, la crise est plus profonde et ne se résoudra pas avec les annonces prévues par le président. « On a perdu la confiance en une certaine classe politique », a déclaré sur BFM Frédéric Mestdjian, porte-parole de la liste « Ralliement d’initiative citoyenne » (RIC) aux élections européennes du 26 mai.
« Toutes ces privatisations en cascade n’étaient pas dans le programme d’Emmanuel Macron et il nous les impose (…) Donc pour nous faire passer la pilule, il va encore nous jeter quelques miettes pour calmer le jeu mais ils continueront à faire ce qu’ils veulent derrière. On n’a plus confiance », a poursuivi Frédéric Mestdjian qui s’est dit certain, il y a quelques jours, de pouvoir déposer une liste de 79 candidats Un 23e acte de mobilisation des « gilets jaunes » est déjà prévu samedi.