MARGESLa loi Alimentation «doit aller plus loin», estime Didier Guillaume

Loi alimentation: «Le compte n'y est pas», reconnaît le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume

MARGESLe ministre de l'Agriculture estime que la loi Alimentation n'a pour l'instant pas permis de mieux répartir la valeur entre les grandes marques et les agriculteurs, comme c'était prévu
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Des premiers résultats contrastés. Agriculteurs, grande distribution et industries agroalimentaires vont être réunis mercredi à Bercy par le ministre de l’Agriculture pour évoquer la loi Alimentation. Pour Didier Guillaume « le compte n’y est pas. Il faut aller plus loin ».

« L’objectif de cette loi, c’était de mieux répartir la valeur. Après trois mois d’application, elle ne va pas assez loin », a-t-il déclaré sur BFMTV ce vendredi. La Répression des fraudes (DGCCRF) « fait 6.000 contrôles [par an]. Elle a déjà sanctionné des entreprises, des groupes. Il faut aller plus loin », a-t-il également prévenu, laissant présager un renforcement des sanctions.

« Je ne montre pas du doigt la grande distribution mais ce n’est pas en une année que les choses peuvent se faire. L’augmentation des prix va se faire en un an, en deux ans. Mais il n’est plus possible aujourd’hui que les agriculteurs soient étranglés, qu’il y ait un suicide tous les deux jours », a encore déploré Didier Guillaume.

Pas de baisse de la TVA sur les produits bio

« Une marche a été franchie, pas assez vite, nous allons en franchir une deuxième sur ce qui va se passer dans les mois qui viennent avec les marques distributeurs qui représentent 40 % du volume. Aujourd’hui, la grande distribution veut faire du bio, du circuit court. Ils ont raison, je veux les encourager mais il faut que ça paie les agriculteurs », a-t-il encore déclaré.

Le ministre a enfin fait savoir qu’il était « contre l’idée d’une baisse de la TVA sur les produits bio », estimant que cette mesure ne dédommagerait pas efficacement les agriculteurs. Les dernières ordonnances relatives à la « loi Alimentation » seront examinées le 17 avril lors du Conseil des ministres.

La loi Alimentation doit entraîner des hausses de tarifs sur 4 % des produits de grande consommation (PGC) et des produits « d’appel ». Ces augmentations de marge sur les PGC doivent permettre aux distributeurs de réduire celles sur d’autres produits pour mieux rémunérer paysans et producteurs.