Une vague de suicides au sein du Ministère du travail inquiète les syndicats
ALERTE•Les syndicats CGT, SUD et FSU du ministère du Travail demandent à leurs autorités de tutelle de « définir d’urgence un plan de prévention approprié contre les suicides et les tentatives de suicide »20 Minutes avec agences
Une vague de « suicides et tentatives de suicides » au sein du ministère du Travail inquiète les syndicats. Les organisations CGT, SUD et FSU dénoncent ainsi l’inertie de leurs autorités de tutelle. Elles demandent au ministère de « définir d’urgence un plan de prévention approprié » dans une lettre ouverte à leur ministre, Muriel Pénicaud.
« Six suicides et neuf tentatives de suicide ont été recensés depuis 2017, qui ne sont que le haut de l’iceberg, conséquences de situations de mal-être au travail dans tous les services », a expliqué à l’AFP ce mardi Gérald Le Corre, secrétaire du CHSCT du ministère.
Les syndicats demandent des « enquêtes systématiques »
Ces suicides et tentatives de suicides, qui ont démarré « en 2012 », selon ce syndicaliste, se sont produits dans plusieurs régions. Des enquêtes ont révélé qu’ils sont « pour certains en lien direct avec les conditions de travail, pour d’autres plurifactoriels », selon la même source.
« Une dernière tentative de suicide d’un élève inspecteur du travail a eu lieu fin février en région lyonnaise » ainsi que « celle d’une assistante en section d’inspection du travail, sur son lieu de travail, en Centre-Val de Loire, une semaine auparavant », précise-t-il.
Les syndicats demandent des « enquêtes systématiques » et « un suivi de tous les cas recensés afin de vérifier que les conditions de travail préservent la santé des salariés ».
« A défaut d’actions, la DRH sera complice des suicides »
Selon cette source, la situation est due « à une superposition de réformes depuis 2014, des réorganisations permanentes, accompagnées d’une baisse des effectifs d’environ 20 % depuis 2014 et d’une destruction du collectif de travail ».
« La DRH Ministérielle doit sortir de son discours récurrent sur son impuissance à mettre en œuvre des mesures de prévention primaires par manque d’effectif au sein du bureau des conditions de travail ou par manque de budget pour des actions concrètes. A défaut d’actions, la DRH sera complice des suicides et tentatives de suicide à intervenir », ajoutent les syndicats dans leur lettre.