VIDEO. Affaire Barbarin: Le pape défend à nouveau l'archevêque de Lyon en insistant sur la présomption d'innocence
VATICAN•Condamné à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineur, le cardinal Barbarin avait fait appelC.G. avec AFP
L'essentiel
- Interrogé sur le cas de l’archevêque de Lyon, le pape a réaffirmé son soutien au cardinal Barbarin.
- Il a insisté une nouvelle fois sur la présomption d’innocence.
- Mgr Barbarin a fait appel de sa condamnation à six mois avec sursis pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs.
Le pape, critiqué pour avoir récemment refusé la démission proposée par le cardinal français Philippe Barbarin, a insisté dimanche sur la règle juridique universelle de « la présomption d’innocence », dans l’avion qui le ramenait du Maroc.
L’archevêque de Lyon a été condamné le 7 mars à six mois de prison avec sursis pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels du père Preynat. Il a fait appel de cette décision. La semaine dernière, les prêtres du diocèse, réunis en conseil presbytéral extraordinaire, ont voté à l'unanimité pour un départ rapide et définitif du cardinal Barbarin, dont la démission a été refusée par le pape, le 19 mars.
« Condamnation médiatique superficielle »
« Le cardinal Barbarin, un homme d’Eglise, a présenté sa démission. Moi, je ne peux pas moralement l’accepter car juridiquement, aussi dans la jurisprudence mondiale classique, il y a la présomption d’innocence tant que le cas est ouvert. Il a fait un recours, et le cas est ouvert », a commenté le pape, interrogé par un journaliste français sur sa décision.
« Quand le second tribunal délivrera une sentence, on verra ce qui se passera », a poursuivi le souverain pontife en s’opposant à « une condamnation médiatique superficielle ». « Peut-être n’est-il pas innocent, mais il faut présumer qu’il l’est », a-t-il ajouté.
Le cardinal Barbarin « a préféré, honnêtement, dire “je me retire, je prends un congé volontaire et je laisse le vicaire général gérer le diocèse jusqu’à la fin du procès” », a expliqué le pape, réputé proche de monseigneur Barbarin. Lorsque l’affaire avait éclaté en 2016, il avait déjà rejeté une démission du prélat, jugeant qu’elle serait « un contresens, une imprudence », avant l’issue de son procès.