Violences conjugales: 109 femmes ont été tuées en 2017 par leur conjoint ou ex-conjoint, selon un nouveau rapport
FEMINICIDES•Selon ce rapport de l’Observatoire de la délinquance, 80 % de ces crimes ont lieu au domicile, celui du couple, de la victime ou de l’auteurL.Br.
Le nombre de féminicides ne baisse plus. L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), qui dévoile ce jeudi un nouveau rapport consulté par Franceinfo, a recensé 109 femmes tuées en 2017. Un chiffre qui n’a pas baissé puisqu’il est identique à celui de 2016.
Les chiffres avaient pourtant chuté entre 2007 et 2015, passant de 166 à 115 femmes tuées par leur conjoint. Le rapport, qui reprend les statistiques du ministère de l’Intérieur, notamment ceux de la délégation d’aide aux victimes (DAV) du ministère et ceux du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), donne des précisions sur ces meurtres et assassinats. Ce comptage est inférieur aux 130 meurtres de femmes déclarés en novembre dernier par le gouvernement.
Des victimes mieux accompagnées ?
Le plus souvent, c’est une dispute (32 %) qui en est à l’origine, ou une séparation (26 %). 80 % de ces crimes ont lieu au domicile, celui du couple, de la victime ou de l’auteur. Détail important, seules la moitié des victimes avaient déjà subi des violences de la part de leur conjoint avant de mourir.
Concernant les violences qui n’entraînent pas la mort, le rapport recense également des chiffres stables, avec 98.500 faits recensés en 2017. C’est 1,5 % de plus qu’en 2016. Ces actes comprennent des menaces de mort (11 %), du harcèlement et des viols (2 %).
Le rapport estime que les victimes sont mieux accompagnées qu’auparavant. « De nombreux parquets ont donné aux services d’enquête la consigne de diligenter systématiquement une enquête dès lors qu’ils ont connaissance de violence au sein du couple », même quand la victime ne souhaite pas porter plainte, souligne le rapport. Ces dispositions se traduisent dans les chiffres : le nombre de mains courantes déposées a baissé et les dépôts de plaintes ont augmenté. En 2019, 30 cas de féminicides ont déjà été comptés en France, c’est plus qu’en 2018 à la même époque. La dernière en date est Julie Douib, 34 ans et mère de deux enfants. Le 3 mars, elle a été tuée chez elle par balles par son ex-compagnon.