Lyon: Une mère de famille se lance le défi parcourir 750 kilomètres à pied jusqu'à Bruxelles pour inciter les citoyens à voter
ELECTIONS EUROPEENNES•Valérie Thatcher, 48 ans, n'a jamais fait de sport avant, ni milité pour aucun parti politiqueCaroline Girardon
L'essentiel
- Valérie Thatcher, mère de famille de 48 ans, a lancé une marche pour l’Europe.
- Partie de Lyon dimanche, elle ambitionne de rejoindre Bruxelles à pied le 14 avril.
- L’objectif : traverser les villages pour inciter les citoyens à aller voter.
Elle n’était « pas sportive au départ ». Mais elle s’est entraînée quatre mois afin de se lancer un défi un peu foufou : parcourir 757 kilomètres à pied pour rejoindre Bruxelles. Valérie Thatcher, 48 ans, est partie dimanche matin de Lyon, ville où elle réside, afin de gagner la capitale belge en 32 jours. Soit une moyenne quotidienne de 25 kilomètres, avec trois jours de repos facultatifs si son corps le nécessite.
Ce mercredi soir, elle aura bouclé les 100 premiers kilomètres. Enveloppée dans un drapeau européen, cette mère de famille traverse les villages pour éveiller les consciences à l’approche des élections européennes et inciter les citoyens à se rendre aux urnes.
« Les gens s’abreuvent de fausses informations »
« Je suis atterrée de voir tout ce qui se passe en ce moment en Europe : la montée des extrêmes, les propos haineux que certains peuvent véhiculer sur les migrants, le repli sur soi ou l’envie de sortir de l’Union européenne », énumère-t-elle. « Le problème est que les gens s’abreuvent de fausses informations et ont une vision très déformée de ce qu’est l’Europe en réalité. Elle est une chance », appuie la quadragénaire, qui rencontre parfois des gens hostiles.
« Le dialogue n’est pas toujours simple », sourit-elle. Le premier jour, elle s’est fait interpeller par des militants de l’UPR, Union populaire républicaine puis vilipendée à Anse, par une habitante ayant eu besoin de déverser sa colère. « C’est triste de réagir comme mais cela me motive encore plus », ajoute avec détermination la marcheuse.
Pas de prosélytisme
Pas question de faire pour autant du prosélytisme. « Ma méthode est douce, je ne vais pas embêter les gens. Je prends simplement le temps d’échanger avec eux lorsqu’ils me questionnent sur ma démarche », explique Valérie, qui n’a « aucun engagement en politique ».
« On a la chance de vivre en démocratie, il faut se battre pour ça. L’Europe est un espace de dialogue avec des enjeux colossaux comme l’emploi ou le climat, qui ne peuvent pas être réglés uniquement au niveau national », développe la mère de famille. Et d’ajouter : « Les hommes politiques ne sont pas des demi-Dieux. Si l’on n’est pas d’accord avec ce qu’ils disent, on peut s’engager et agir à son tour ».
Encouragée par ses proches et sa famille, Valérie a financé son projet avec ses propres deniers, ouvrant toutefois une cagnotte en ligne. Son mari s’est occupé de lui trouver des hébergements. Elle-même a sollicité les élus des communes traversées pour trouver un toit lors de sa venue. « Pour l’instant, tout est calé jusqu’à Dijon », précise-t-elle. La suite relève de l’inconnu. « Mon objectif est de pouvoir aller jusqu’au bout et arriver le 14 avril à Bruxelles », conclut-elle entre deux foulées.