COMMERCEA Lourdes, la vente contestée des boutiques de «produits dérivés»

Lourdes: La vente des fameuses échoppes de «produits dérivés», aux profits miraculeux, est contestée

COMMERCEA Lourdes, la mairie a décidé de vendre les fameuses échoppes où les pèlerins achètent cierges et gourdes d’eau bénite et dont elle ne tire qu’un modeste loyer
20 Minutes avec AFP

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Pas un pèlerin ne peut échapper à cette opportunité de ramener des cierges, des chapelets ou encore des vierges en plastiques remplies d’eau bénite. A Lourdes, les « bancs de la Grotte », ces petites échoppes qui vendent les « produits dérivés » de la cité mariale jalonnent l’arrivée au sanctuaire.

Il y a 66 emplacements commerciaux en tout, propriétés depuis 1911 de la commune, qui avait accepté de les louer à un prix modéré du moment que les commerçants en assuraient l’entretien. Mais la maire, Josette Bourdeu (PRG), a décidé de faire la révolution et de vendre les « bancs de la grotte ». Car elle juge qu’il y a « disproportion (…) entre les chiffres d’affaires et les recettes de la ville », 390.000 euros de loyers par an en tout et pour tout.

D’autant que les règles ont évolué. « Tant que les locataires faisaient les travaux, pourquoi pas ? Mais la loi Pinel a tout changé et oblige maintenant les propriétaires à financer eux-mêmes ces travaux, plaide l’édile. Je ne veux pas que les Lourdais contribuent par leur fiscalité, à la rénovation des bancs de la Grotte. »

Certaines échoppes valent plus de 500.000 euros

Josette Bourdeu reconnaît aussi, qu’il y a un autre changement qui a emporté sa décision : la commune est endettée, elle ne peut plus emprunter. « Il faut que je trouve d’autres recettes ».

Et les bancs de la grotte semblent tout indiqués. Selon l’estimation demandée par la maire au service des Domaines, les « bancs de la Grotte » sont évalués « entre 150.000 et 515.000 euros ». Les locataires seront prioritaires sur la vente, par ailleurs on ne pourra pas en acquérir plus de deux. Josette Bourdeu compte écrire aux commerçants « d’ici la fin de la semaine ». Ils auront ensuite un mois pour dire s’ils sont acheteurs.

Le procédé déchaîne les foudres de l’opposition. « Vu les prix, certaines personnes ne pourront pas emprunter pour acquérir leur local », estime Jean-Pierre Artiganave, l’ex-maire, à l’époque UMP, de Lourdes. « Les caisses sont vides, non pas à cause des commerçants mais d’une mauvaise gestion. Les raisons invoquées ne tiennent pas la route », souligne de son côté Bruno Vinuales, ancien adjoint passé dans l’opposition.

A un an des élections municipales, la cité mariale se déchire.