TRANSPORTL'ouverture à la concurrence des TER se précise en région Paca

Paca: L'ouverture à la concurrence des TER se précise, mais les trains ne circuleront pas avant 2022

TRANSPORTLa région Paca a engagé mardi une procédure d'appel d'offres européens pour la mise en concurrence des TER
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Renaud Muselier, le président de la région Paca a engagé une procédure d’appel d’offres européen pour la mise en concurrence des TER.
  • L’appel d’offres avec le cahier des charges sera lancé dans un an, tandis que les premiers TER ouverts à la concurrence ne circuleront pas avant 2022.
  • Une dizaine d’opérateurs seraient intéressés, dont la SNCF.
  • L’objectif est d’offrir une meilleure qualité de service aux usagers, tout en n’augmentant pas les prix.

C’est un nouveau pas vers la possible privatisation des TER en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Le président de la Région, Renaud Muselier, a annoncé mardi lors d’une conférence de presse l’engagement d’une procédure d’appel d’offres européen pour la mise en concurrence des TER. Une volonté politique qui date de 2016, mais qui ne sera pas sur les rails avant 2022, au mieux.

Pourquoi ouvrir les TER à la concurrence ?

« Seulement 80 % des trains de notre région arrivent à l’heure, et 10 % sont annulés quand dans le Grand Est 97 % des trains arrivent à l’heure et seulement 1 % sont annulés. Nous sommes le plus mauvais réseau de France alors que nous payons l’enveloppe la plus chère », a expliqué Renaud Muselier. Il souhaite donc ouvrir les TER à la concurrence afin d’améliorer l’offre pour les usagers. « Le but est de comparer, clarifier la situation au service de l’usager et du contribuable tout en ayant des trains à l’heure », a-t-il précisé. L’objectif plus global du président de la région est de faire du train « une alternative crédible à la voiture, pour les trajets du quotidien comme pour les touristes ».

Quelles lignes sont concernées ?

La région a retenu deux lots pour cette mise en concurrence.

  • La ligne Marseille-Toulon-Nice représente le maximum de potentiel, avec 17 trains quotidiens transportant près de 7.500 usagers. Seulement 30 % des liaisons arrivent à l’heure. « Nous souhaitons donc que l’ouverture à la concurrence permettre de meilleure fréquence, avec de nouvelles rames et une meilleure ponctualité », a expliqué le président.
  • Les services « azuréens » regroupent les lignes Cannes-Grasse, Les Arcs-Draguignan-Vintimille, Cannes-Nice-Monaco-Vintimille ainsi que Nice-Tende. Elles représentent 50.000 usagers quotidiens, soit la moitié du trafic TER de la Région. C’est également une vitrine pour l’image de marque de la Région, puisqu’elles transportent de nombreux touristes. Autre argument, et pas des moindres, l’opérateur qui remportera ce lot devra réaliser de nouvelles installations de maintenance à Nice Saint-Roch, un équipement jugé « indispensable ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Quel est le calendrier ?

La Région a engagé mardi la procédure d’appel d’offres européen qui prévoit un préavis d’un an afin que les opérateurs qui pourraient être intéressés puissent préparer leur offre. Ce n’est donc qu’en février 2020 que l’appel d’offres, avec le cahier des charges précis, sera alors lancé. La convention avec l’opérateur retenu sera ensuite signée au printemps 2021 pour les deux lots. Mais la mise en circulation des TER ne sera effective qu’en mars 2022 pour la ligne Marseille-Toulon-Nice, et pas avant 2024 pour les services azuréens.

Quels sont les opérateurs intéressés ?

La région avait lancé un appel à manifestation d’intérêt, auquel une dizaine d’opérateurs ont répondu, français (Transdev, RATP Dev, filiale de la RATP) ou européen (Thello, la filiale française de Trenitalia). La SNCF, avec qui la région a signé une nouvelle convention en janvier dernier, est également sur les rangs. « Nous n’avions pas de manifestation d’intérêt de la part de la SCNF et on se demandait franchement pourquoi. Le contexte social de l’année dernière ne leur a pas permis de se positionner. Mais c’est l’opérateur historique, qui connaît le mieux le réseau, et je sais désormais qu’ils ne veulent pas perdre. Donc ils vont faire des efforts », a détaillé Renaud Muselier.

Quels changements pour les usagers ?

La grande question est de savoir si les prix des billets et des abonnements vont augmenter. Renaud Muselier est resté assez évasif sur la question même s’il a expliqué que le facteur prix serait inclus dans le cahier des charges des appels d’offres. « Notre priorité est de ne pas augmenter le prix des abonnements », a-t-il simplement avancé. Pour la région, l’objectif n’est pas de faire des économies, mais que le service proposé aux usagers soit de meilleure qualité, notamment dans l’amélioration du matériel circulant. Renaud Muselier a promis qu’aucune gare, ni aucune ligne ne seraient supprimées.

L’ouverture à la concurrence d’autres lignes devrait suivre en Paca, avec notamment Avignon, Aix-en-Provence, mais aussi vers Gap. A l’échelle nationale, les régions devront choisir à partir de 2023 si elles signent une convention avec la SNCF, ou avec autre opérateur.