Corse: Gilles Simeoni décline une rencontre avec Macron à cause de la «situation de blocage politique»
CORSE•Le président du conseil exécutif de Corse regrette que « de nombreuses demandes » de sa majorité nationaliste aient été accueillies avec « indifférence, refus, voire mépris ».20 Minutes avec AFP
Le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a indiqué mardi avoir décliné « un entretien en tête-à-tête à l’Elysée » avec le président Emmanuel Macron, regrettant que « de nombreuses demandes » de sa majorité nationaliste aient été accueillies avec « indifférence, refus, voire mépris ».
« J’ai été invité par le président de la République à un entretien en tête-à-tête à l’Elysée, proposé pour le mercredi 20 février 2019 à 18h », écrit Gilles Simeoni dans un communiqué de presse. Cette rencontre était prévue à l’agenda du président de la République. « Tout en confirmant ma disponibilité totale pour un véritable dialogue, j’ai cependant indiqué qu’il m’était impossible de répondre favorablement, en l’état, à cette invitation », a-t-il ajouté, donnant deux raisons à ce refus.
Une « situation de blocage politique »
La première est l’accueil réservé par Paris à « de nombreuses demandes et attentes portées par la majorité territoriale nationaliste » : elles « n’ont malheureusement rencontré jusqu’à aujourd’hui qu’indifférence, refus, voire mépris » ce qui a conduit une « situation de blocage politique », estime l’élu autonomiste corse. La seconde raison est induite par la « crise économique, sociale, culturelle et sociétale d’une gravité extrême » que connaît la Corse, selon Gilles Simeoni qui attend des « réponses fortes, innovantes et susceptibles de recréer un lien de confiance ».
« Dans ce contexte, la rencontre avec le président de la République, si elle doit avoir lieu, ne peut se limiter à une visite protocolaire ou à la reconduction d’un constat de désaccord », fait valoir Gilles Simeoni, ajoutant avoir convenu avec le président Macron « d’avoir dès demain (mercredi) un échange téléphonique aussi exhaustif que nécessaire, pour explorer le champ des possibles ».
« Cet entretien téléphonique a vocation, s’il débouche sur des avancées significatives, à se prolonger d’une rencontre qui pourrait se tenir en amont de la venue du président de la République en Corse, prévue pour le mois de mars », précise encore le président du conseil exécutif corse.
Depuis la visite en Corse en février 2018 d’Emmanuel Macron, Gilles Simeoni a, à plusieurs reprises, déploré « une situation de crise et de blocage » avec le gouvernement, notamment sur les questions des prisonniers dit « politiques », de la langue corse, de la Constitution ou de la fiscalité.