RASSEMBLEMENTLes régions en tête de la mobilisation des «gilets jaunes»

«Gilets jaunes»: «Seule la mort nous arrêtera»... Les régions en tête de la mobilisation

RASSEMBLEMENTL'acte 14 des «gilets jaunes» a été relativement calme à Paris mais a été marqué par des heurts à Toulouse et à Bordeaux
Marion Pignot avec AFP

Marion Pignot avec AFP

Au moins 41.500 manifestants en France, dont 5.000 à Paris. Des chiffres en recul par rapport au samedi 9 février. L’acte 14 des « gilets jaunes » a été relativement plus calme que les précédents rassemblements qui ont essaimé au cours de ces trois derniers mois. A Paris, de brefs face-à-face avec les forces de l’ordre ont jalonné la journée, au terme de laquelle 26 personnes ont été interpellées. En régions, cet acte 14 a en revanche été une nouvelle fois marqué par des tensions et des heurts, notamment à Toulouse et à Bordeaux. Le point sur les rassemblements.

A Bordeaux

Bastion de ce mouvement qui fragilise le gouvernement et l’a contraint à lancer un grand débat, Bordeaux a vu son cortège de près de 5.000 personnes emprunter les rues des quartiers cossus où des tags proclamaient toujours notamment « Mort aux riches ». Les masques à l’effigie d’Alexandre Benalla ont remporté un franc succès dans le cortège, avec les traditionnelles pancartes demandant la démission d’Emmanuel Macron ou le RIC.

Des manifestants ont tendu sur les piliers du Grand Théâtre une énorme banderole proclamant « Castaner la honte de la République », tandis que d’autres ont chanté « Tout le monde déteste la police ». Au bout de l’itinéraire, des violences ont éclaté : la police a répondu à coups de canons à eau et de gaz lacrymogènes à des jets de projectiles.

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Les heurts, au cours desquels une voiture a été incendiée, ont pris fin vers 19 heures. Selon la préfecture de Nouvelle-Aquitaine, 19 personnes ont été interpellées dans le cadre de la manifestation, notamment pour « jets de projectiles sur les forces de l’ordre », « outrage » ou « détention de matériel offensif ».

A Toulouse

Au moins 4.000 personnes, selon une source policière, ont clamé leur détermination derrière une banderole « seule la mort nous arrêtera ». Le matin, quelques dizaines de « gilets jaunes » souhaitant « un retour aux sources du mouvement » ont perturbé la circulation sur des ronds-points de l’agglomération et bloqué brièvement l’entrée d’un dépôt d’Amazon.

Les premières échauffourées ont commencé à 16h30 et se sont poursuivies jusqu’en début de soirée. Dix personnes ont été interpellées, selon la préfecture, et deux autres blessées. D’importants effectifs de policiers et de gendarmes avaient été engagés « avec tous les moyens nécessaires pour faire face à la violence des individus les plus radicalisés », avait prévenu la préfecture qui a déploré, vers 20 heures, « quelques incidents, des tags et des appositions d’affiches, des feux de poubelles, une barricade et des jets de projectiles en direction des forces de l’ordre ».

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Le 19 janvier, au plus fort de la mobilisation à Toulouse, la préfecture avait compté 10.000 manifestants, soit un record national. La semaine dernière, 6.000 manifestants avaient défilé, soit la plus forte mobilisation nationale. Des échauffourées entre participants et forces de l’ordre éclatent chaque samedi en fin de manifestations, avec de nombreuses dégradations dans le centre-ville, notamment des agences bancaires et immobilières.

A Rouen

A Rouen, quatre « gilets jaunes » ont été légèrement blessés par une automobiliste qui a tenté de fendre le cortège avec sa voiture. Le conducteur, qui était avec sa femme et leur bébé, était bloqué par des manifestants, selon une source policière.

A Nantes

La manifestation nantaise, à laquelle ont pris part 1.600 manifestants selon une source policière, a été émaillée d’incidents avec des jets de pavés, de bouteilles et de fusées, selon la préfecture.

A Lyon

Plus d’un millier de manifestants se sont rassemblés dès le début de l’après-midi dans le centre de Lyon, une mobilisation globalement similaire à celles des week-ends précédents. « On ira jusqu’au bout. Il faut une ou plusieurs réformes (…) pour qu’on puisse vivre correctement de notre travail », a expliqué Nolan Battista, parmi les manifestants.

Dès le début de la manifestation, les forces de l’ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes pour empêcher les « gilets jaunes » de pénétrer dans les artères commerçantes de la ville. Des « gilets jaunes » ont toutefois tenté de bloquer le trafic sur l’autoroute A7 à la sortie sud de la ville, provoquant des difficultés de circulation en ce week-end de chassé-croisé.

Au Mans

La permanence du député de la Sarthe Damien Pichereau (LREM) a été complètement « saccagée » samedi après-midi. « C’est un saccage en bonne et due forme avec plusieurs milliers d’euros de frais », a déclaré Damien Pichereau, citant la destruction de matériel informatique, du mobilier et de la vitrine de sa permanence. « C’est un petit groupe de casseurs, intégrés au cortège des gilets jaunes, qui a agi extrêmement vite et avec beaucoup de violence », a-t-il décrit, relatant les dires de témoins de la scène.

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A noter que les vitrines de la rédaction du quotidien régional Ouest-France ont également été prises pour cible durant la manifestation.


Notre dossier sur les «gilets jaunes»

Lancée le 17 novembre, cette contestation a, trois mois plus tard, moins les faveurs de l’opinion : pour la première fois, une majorité de Français (56 %) souhaitent que la mobilisation s’arrête, selon un sondage Elabe diffusé mercredi. Et si d’autres manifestations rassemblant d’une centaine à un millier de personnes se sont tenues à Pontivy, Caen, Grenoble, Strasbourg, Alençon, Rennes ou au Mans, des appels ont été lancés, à Paris notamment, pour poursuivre la mobilisation demain, dimanche, par une manifestation « pacifique ».