MOBILISATIONGrève de la faim contre la hausse des frais d'inscription à l'université

Nantes: Blocus, manif et grève de la faim à l'université contre la hausse des frais d'inscription des étudiants étrangers

MOBILISATIONLa mobilisation contre la mesure s’amplifie depuis quelques jours à l’université de Nantes
Julie Urbach

Julie Urbach

L'essentiel

  • Le gouvernement veut augmenter les frais d’inscription à l’université pour les étudiants extra-européens.
  • A Nantes, six étudiants ont entamé une grève de la faim contre la mesure.

Ils n’étaient pas tous au départ de la manifestation, ce mercredi matin, car « ils commencent à être très fatigués ». Depuis vendredi, six étudiants de l’université de Nantes annoncent avoir démarré une grève de la faim. Leur revendication ? La suppression de la mesure visant à augmenter les frais de scolarité des étudiants extra-européens (de 170 à 1.770 euros pour intégrer une licence) à la rentrée 2019.

Ce plan appelé « Bienvenue en France », vivement contesté dans de nombreuses universités, ne passe pas non plus chez ces étudiants nantais. Ce mercredi matin, un cortège de 150 étudiants a défilé entre le Pôle étudiant et le rectorat. Les cours étaient également très perturbés après un nouveau blocage du campus.

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Devant un amas de tables et de chaises, Mourthalah se confie. « Il y a des petits frères qui voulaient venir étudier en France, mais ils vont se tourner vers d'autres pays car ils n’auront pas les moyens de s’inscrire, confie ce Tchadien, étudiant en master de droit, coordinateur du collectif des étudiants étrangers. Moi, je travaille déjà 18 h par semaine pour payer mon loyer. Alors si l’on me demande 3.770 euros [au lieu de 380] pour poursuivre en doctorat, je vais devoir arrêter. Ça fait très peur pour le développement de l’université française, même si à Nantes un premier pas a été fait, hier ».

La hausse ne sera pas appliquée, assure l’université

Comme lui, certains étudiants font référence à la déclaration du président de l’université, Olivier Laboux, mardi soir. Si, jusqu’alors, la présidence avait affirmé qu’elle refuserait cette hausse pour les étudiants déjà inscrits, elle est allée plus loin en s’engageant, comme d'autres, « à ne pas appliquer de hausse différenciée des frais d’inscription pour l’ensemble des étudiants étrangers extracommunautaires concernés par cette mesure, qu’ils soient déjà inscrits ou nouveaux arrivants ».

Naïmy, l’un des grévistes de la faim qui a été expulsé de l’université par les forces de l’ordre vendredi, estime que ce n’est pas encore suffisant. « C’est très difficile physiquement et psychologiquement mais on continue, pour mettre la pression. On a demandé à l’université qu’une motion soit votée dès que possible lors d’un conseil d’administration », indique-t-il. Celui qui ne s’alimente qu’avec « de l’eau et un peu de sucre » assure qu’il ne lâchera pas. « Nous nous adressons désormais à la ministre de l’Enseignement supérieur pour que le décret ne soit pas publié. La mesure ne doit être appliquée dans aucune université française. »