Toulouse: Opposés à la réforme du lycée, les professeurs principaux rendent leur tablier
EDUCATION•Près de 130 professeurs principaux de lycées de la région toulousaine ont décidé de démissionner de leur fonction pour montrer leur opposition aux réformes lancées par le gouvernementBéatrice Colin
L'essentiel
- Depuis une semaine, plusieurs professeurs principaux de classe de lycées ont décidé de ne plus assurer cette mission pour montrer leur opposition à la « réforme Blanquer ».
- Mercredi, ils ont manifesté devant le rectorat pour demander une abrogation de la réforme du lycée.
Ils ne l’ont pas fait de gaieté de cœur. Mais c’est l’un des moyens qu’ils ont trouvé pour faire entendre leurs voix contre la réforme du lycée menée par Jean-Michel Blanquer.
En une semaine, près de 130 professeurs principaux de sept lycées de l’agglomération toulousaine et du Tarn ont posé leur démission auprès du rectorat. Ils n’assureront plus leur rôle de prof principal, et la plupart de leurs collègues les ont assuré qu’ils ne prendraient pas leur relais.
« L’une de nos missions est l’orientation des élèves, or nous ne sommes pas en mesure de le faire car nous ne savons pas aujourd’hui quelle spécialité il leur faudra prendre pour suivre telles ou telles études supérieures », explique François Cherigny, enseignant au lycée Déodat.
aEt de citer en exemple la mésaventure d’un parent d’élève en seconde lors d’un salon d’orientation. « Il s’est adressé à une école de commerce pour savoir quelle spécialité son enfant devait prendre en première pour pouvoir intégrer cet établissement d’enseignement supérieur. Ce dernier ne lui a pas cité les mathématiques, pensant que cela faisait partie du tronc commun… ce qui ne sera plus le cas avec la réforme. Cela montre qu’on pilote à vue », poursuit ce professeur syndiqué au SNES-FSU.
Choix des spécialités
Ce mercredi, il était devant le rectorat, aux côtés d’enseignants des lycées Stéphane-Hessel, Berthelot, des Arènes ou encore de Cugnaux où 35 des 49 professeurs principaux ont rendu leur tablier.
« Cette démission c’est aussi un moyen de toucher les parents et de les faire réfléchir, car sur les questions d’orientation ils ne vont plus avoir d’interlocuteurs, or les élèves de seconde concernés par la réforme du bac doivent commencer à dire quelles spécialités ils vont choisir », explique Didier Laurenceau du lycée Victor-Hugo de Gaillac.
Dans d’autres établissements, certains professeurs ont choisi de mener des occupations nocturnes. Ce sera le cas dans certains lycées toulousains ce jeudi soir.