Lyon: Découvrez le projet de chef d'entreprises pour venir en aide aux plus démunis
SOCIAL•L’industriel lyonnais Alain Mérieux a fondé l’Entreprise des possibles. Une initiative destinée à mobiliser des grands groupes, des PME et TPE pour soutenir concrètement les actions des associations en faveur des populations démuniesElisa Frisullo
L'essentiel
- Le patron lyonnais Alain Mérieux a réussi à fédérer plusieurs sociétés de la métropole autour d’un projet solidaire baptisé l’Entreprise des possibles.
- L’objectif est de venir en aide aux associations œuvrant auprès des populations fragiles ou sans-abri, en mobilisant les entreprises de la région et leurs collaborateurs.
Et si, dans le cadre de votre emploi, vous pouviez venir en aide aux populations isolées ou démunies de la métropole ? Après un an de réflexion et d’études, un collectif d’entreprises de la région lyonnaise, mené par l’industriel Alain Mérieux, vient de donner le jour à l’Entreprise des possibles. Une initiative rarissime dans le milieu économique, destinée à mobiliser les sociétés de l’agglomération autour d’une même cause: l’aide et la réinsertion des sans-abri et des populations fragiles.
« Je voyage beaucoup, à travers ma fondation, dans des pays pauvres. Lorsque je reviens en France, je suis atterré de voir à quel point notre société manque d’ouverture et choqué par l’indifférence avec laquelle on voit 15% de la population française tomber dans l’isolement. On ne peut plus ignorer ce qui se passe à notre porte », estime Alain Mérieux, convaincu du rôle pouvant être joué par les entreprises pour changer les choses.
aFaire don de RTT ou jour de congé
Son projet, soutenu par le Medef Lyon-Rhône, la CPME du Rhône et la CCI, a déjà séduit dix-sept sociétés de la métropole, qui ont rejoint le fonds de dotation de l’Entreprise des possibles. « Notre devoir est que les sociétés et leurs collaborateurs se mobilisent. L'idée est d'accompagner les associations, déjà très actives sur Lyon, en apportant ce qui leur fait défaut. A savoir des bénévoles, des terrains et des ressources financières », ajoute le patron de 81 ans.
Pour les entreprises engagées dans le projet, il s’agira concrètement de permettre à leurs employés de s’impliquer, dès le mois de juin, dans le milieu associatif. « Ils pourront devenir bénévoles, sur leur temps de travail, dans l’une des associations avec lesquelles nous travaillons. Ou faire don d’un jour de congé ou de RTT », précise Alain Mérieux. Ce congé non pris sera valorisé par l’employeur qui reversera cette somme à l’Entreprises des possibles.
Certaines sociétés devraient également, dès les semaines à venir, mettre certains de leurs locaux ou terrains vacants à disposition des associations pour permettre l’hébergement de sans-abri. « Dans la métropole, le privé représente environ 570.000 collaborateurs. Si nous réussissons à en mobiliser seulement 1 %, nous pourrions avoir près de 6.000 personnes en mesure de faire du bénévolat ou de faire don de jour de congé », s’enthousiasme Alain Mérieux.